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Critique de Wyoming


Merci à Babelio de m'avoir proposé cette lecture dans le cadre de la masse critique privilégiée et aux éditions du Seuil de m'avoir envoyé ce livre.

Malgré le caractère dramatique de l'histoire, c'est une belle lecture à travers laquelle je suis saisi par deux axes majeurs.

D'abord les drames, car plusieurs sont évoqués dans ce roman qui touche diverses réalités. Drame de la vie, de l'exploitation des travailleurs dans de nombreux pays asiatiques, -- ici, il s'agit essentiellement du Sri Lanka que j'ai parcouru il y a bien longtemps, où j'ai vu les femmes casser les cailloux au bord de la route au point qu'il est impossible de conserver en mémoire le seul sourire des enfants -- drame de la misère des habitants de ces pays que l'on appelait autrefois le tiers monde, drame de tous ces migrants exploités en Europe ou ailleurs. J'ose citer, quand bien même il s'agit d'animaux, le drame de milliers d'oiseaux tués sans respect d'un quota de prélèvement que pratiquaient les anciens.

L'autre axe est celui de l'évolution des personnages principaux, les deux qui se découvrent, expriment enfin leurs ressentis, deviennent plus humains, Petra et Yannis, et pour cela il aura fallu l'adversité, celle de la disparition de Nisha. Petra et Yannis portent l'histoire écrite par Christy Lefteri en une construction littéraire convaincante, lente par moments, mais leur laissant le temps de se réunir, de partager leurs douleurs, de porter ensemble leurs fardeaux et, finalement de devenir meilleurs.

Autour de ces deux axes, il y a Nisha, l'héroïne quasiment invisible, mais tellement présente par le vécu de Yannis et Petra avec elle, deux vécus différents, celui de Yannis dans l'amour, celui de Petra dans une relative similitude de leur condition commune de veuve, mère chacune de fillettes ayant presque le même âge. Nisha est la raison du livre, elle le porte dans son absence et c'est encore une réussite de l'écrivaine.

Les deux enfants, Aliki et Kumari, jouent également un rôle important dans la montée en puissance dramatique de l'histoire. Ont-elles conscience de leur destinée si différente, du lien qui les unit à travers Nisha? Cet aspect aurait sans doute été intéressant à développer.

Et enfin, les oiseaux qui portent sans le savoir un autre drame, celui des renoncements de Yannis, du profit destructeur, de la nature bien moins dure que les hommes, ces oiseaux dont le chant ne peut que demeurer longtemps dans les oreilles du lecteur.
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