Tout le monde n’a pas l’indépendance stomacale nécessaire à l’appréciation des mérites d’un ver.
La cigale mâle est le seul insecte observé à posséder un véritable instrument de musique, un organe phonatoire spécialisé pour charmer sa belle. Il s’agit de cymbales et d’une caisse de résonance pour amplifier le son. Ce chant peut atteindre 158 décibels ! Le si délicat Xénarque de Rhodes écrivait en son temps : « Heureuses sont les cigales, dont les épouses sont muettes. »
En-dehors du fait que les Occidentaux consomment et gaspillent beaucoup trop de protéines d’origine animale (il est actuellement impossible au niveau des ressources planétaires de nourrir chaque être humain comme est nourri un Européen, et encore moins comme un Américain), la production de viande est extrêmement vorace en ressources. Il faut environ 10 kilos de protéines végétales pour faire 1 kilo de protéines de viande (bœuf, porc…). Pour les insectes, le rapport est de 3 pour 1.
Manger des insectes vous dégoûte ? La gastronomie française compte pourtant bien des choses peu appétissantes à première vue qui se révèlent être excellentes. Vous rechignez devant une assiette de cloportes mais vous dégustez avec plaisir du dégueulis d’abeilles (miel), des ovules de poules (œuf), du pain moisi (dans le roquefort), du sang de porc (boudin noir), des intestins (andouilles), de la langue de bœuf, des cuisses de grenouilles, des escargots, des rognons, des tripes…sans parler des huîtres que l’on mange vivantes, de la présure pour faire le yaourt et le fromage qui n’était autre que les sécrétions de l’estomac des veaux et des agneaux. Un criquet est-il si différent de la crevette qui orne nos plateaux de fruits de mer ?
« Bien que cet animal [la punaise] soit vilain, fâcheux et puant, Nature néanmoins l’a voulu laisser inutile en médecine. Plusieurs modernes les mettent vives dans la verge, ou dedans les lieux naturels des femmes, pour les faire uriner. »
Matthiole (1501-1577)
Dans la Thora, il est dit expressément : « Vous mangerez le criquet pour son espèce, l’acridien pour son espèce, la sauterelle pour son espèce, la locuste pour son espèce. » (Lévitique 11-22). Dans la Bible : « Jean était vêtu d’une peau de chameau et mangeait des sauterelles et du miel sauvage » (évangile de Marc 1-6). Enfin dans le Coran : « Le Prophète a dit que Dieu a permis de manger sans les égorger deux sortes d’animaux : les poissons et les sauterelles. » Et plus loin : « Celui qui ne mange pas de mes criquets, de mes chameaux et de mes tortues n’est pas digne de moi dit le Prophète. » Il n’y a donc pas de tabous alimentaires autour des insectes dans ces trois religions. Au contraire, leur consommation est encouragée.
L’abandon progressif, au cours de l’Histoire, des insectes comme nourriture est corrélé avec l’apparition de maladies liées à l’alimentation. C’est aussi ce que pensent certains auteurs tels que Bruno Comby : « Je suis persuadé que le fait de ne pas consommer d’insectes n’est pas sans conséquences sur la santé de l’homme moderne et qu’au contraire, la réintroduction des insectes dans notre alimentation […] aurait des conséquences positives sur notre santé. »
Un nuage de sauterelles peut comprendre jusqu’à 400 millions d’individus, soit 4000 tonnes de protéines.
Le nombre d’insectes vivant sur terre en même temps est estimé à 10 millions de milliards, ce qui donne 200 millions d’insectes pour un seul être humain […].
Le système digestif des termites est celui du règne animal qui, proportionnellement à leur taille, produit le plus de méthane. Pour lutter contre les gaz à effet de serre, mangez des termites !