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Critique de Gruizzli


Enchainer cette BD après Les Jours sucrés c'est passer d'un monde à l'autre … Mais le décalage n'a pas empêché l'appréciation de cette BD qui fait également dans les outils classiques de narration, sans pour autant tomber dans le cliché.

"Bagdad Inc." est avant tout une BD sur la guerre en Irak qui se sert du prétexte de retrouver un tueur en série dans Badgad bombardée pour parler de la guerre à l'américaine et mettre en avant comment le monde évolue désormais. C'est écoeurant, jusque dans l'idée de base : alors qu'on massacre et bombarde, on cherche un type ayant tué 3 personnes. le paradoxe de base est d'ailleurs soulevé par les personnages du récit qui mettent également en avant la réalité de la guerre d'aujourd'hui. Mercenaire, frappe "ciblée", violence en tout sens, démocratie à coup de bombe et invasion économique ... La fin est limpide sur le sujet traité par l'auteur : cette guerre est une invasion économique destinée à imposer les intérêts occidentaux dans le monde arabe. Tout le monde en est conscient, tout le monde accepte cette réalité sordide.

Je dois dire que le récit reste sur du très classique dans son déroulé et qu'il ne prend pas de risque, mais essaye d'étoffer et développer ce qui se trame autour. On voit les manigances du pouvoir avec diverses entreprises pour assurer la "sécurité" grâce aux mercenaires, les commandes de nourriture à coup de millions du contribuable américain, le tout pour ruiner un pays économiquement et militairement, afin d'avoir une main d'oeuvre pas chère et du pétrole. Vive la démocratie !
Cette BD est déprimante, par bien des aspects, mais aussi froidement claire : la guerre est une saloperie, les combats moderne aussi horrible que les anciens si pas plus, les justifications toujours fausses et les résultats calamiteux. Rien ne justifie ce qui se passe dans ces pays. Rien.
L'apparition du racisme à la fin du récit est un bon rappel que ce qui pousse bien des gens dans la voie du mercenariat peut être aussi bête et stupide que la crainte du grand remplacement, ou l'expression violente de sentiments racistes bêtes et méchants. Rien de neuf, donc, toujours les mêmes bêtises en boucle.

C'est le genre de BD qui ne remplace aucun reportage sur la guerre mais les complète, en apportant un éclairage de l'intérieur sur le déroulé d'un conflit. Un regard qui se replace au niveau des humains qui font la guerre, ce qui n'est jamais joli, mais aussi de comment tout ceci peut être perçu par l'armée elle-même. Et au final, je crois que le plus glaçant reste qu'après toute cette horreur détaillée, nous restons sur cette phrase ''Tout va bien''.
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