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Critique de Stoffia


FAUST est la meilleure mauvaise série que j'ai lu.

C'est bien écrit — c'est Serge Lehman après tout. L'univers est incroyable.

Si ça avait été bon, ça aurait pu devenir le pilier de ce qu'aurait été du cyberpunk européen. À l'opposé d'un cyberpunk Anglo-Saxon défaitiste et individualiste : un cyberpunk où l'État existe toujours, et où la technocratie, avec tous les défauts qu'on lui connaît, est le dernier rempart mal foutu face au corporatisme transnational.

C'est bourré d'idées brillantes, d'intrigues juridiques, de torture psychologique originale.

il y a aussi une palette de personnages passionnants, mystérieux, que l'on a envie de suivre, de découvrir, de voir se développer.

Mais...

Mais voilà, il y a CE personnage, qui devient trop rapidement le protagoniste. Qui n'a jamais tort. Qui ne perd jamais. Qui est le plus beau, le plus fort, le plus intelligent. Il est complètement inintéressant et au fil de la saga, Lehman n'en a plus que pour lui. Il est même —soupir — l'unique personnage du dernier roman.

Les intrigues et arcs narratifs de ce personnage sont aussi sans intérêt. Il se passe pourtant un millier de trucs alentour que l'on aimerait savoir, des fils que l'on voudrait suivre. Des intrigues de grandes ampleurs que l'histoire nous fait miroiter.

Lehman est le champion, à mon avis, de la synthèse entre la littérature américaine et européenne. Ayant lu beaucoup de ses trucs plus récents, je crois comprendre ce qu'il essayait de faire — et qu'il réussira des années plus tard. Mais en faisant ici du protagoniste cet espèce de superhéro à l'américaine, au milieu d'intrigue typiquement américaine, il s'est planté.

(Étrangement, j'en recommande quand même la lecture. le potentiel non développé est assez bon pour en valoir la peine.)
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