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Critique de kobaitchi


Pour une histoire vendue un peu partout comme feelgood, je l'ai, personnellement, trouvée bien triste.

Alors qu'il perd ses parents et sa petite soeur en mer, le jeune Nicolas, qui n'a pas d'autre famille, se voit dans l'obligation d'aller habiter avec les gens du village d'où sont originaires ses parents et où il devra changer de résidence, et donc de famille d'accueil, chaque année, le jour de Noël. Jour de la disparition et de la mort présumée de sa famille.
Le village en question est petit et les habitant·es ne sont pas très riches. Ainsi, il est décidé, à l'annonce de la mort des parents, que chaque foyer devra s'occuper durant toute une année du petit garçon, jusqu'à ce qu'il soit assez grand pour se prendre en charge tout seul. C'est ça ou l'abandonner, et comme les villageois·es ne sont pas des méchant·es, iels ne peuvent se résoudre à faire une pareille chose.

La première année n'est pas simple pour l'enfant qui cherche à s'isoler autant que faire se peut pour ne pas déranger. Mais dans ce premier foyer, vit un autre petit garçon à peine plus jeune que lui, et, bien vite, tous deux deviennent inséparables. Nicolas prend alors sur lui de faire en sorte que celui qu'il considère d'ors et déjà comme son frère (sentiment qui se renforcera encore avec les années) soit aussi heureux que possible.

La première séparation, au bout d'une année de cohabitation est dure. Celle qui suivra le sera tout autant, et celle d'après aussi. Au fil des ans, Nicolas apprend à connaitre et à aimer chaque habitant·e un peu plus, et au bout du compte ce n'est plus une famille de quatre personnes qu'il a, mais bien d'une trentaine. Pourtant, il érige sciemment un mur entre lui et les autres, car il est triste de devoir à chaque fois quitter celles et ceux qu'il a appris à aimer.

Et là, est le premier problème, d'après moi. Si je peux comprendre qu'il s'éloigne des villageois·es par crainte de souffrir quand il devra les quitter, je trouve que vu la taille du village (une dizaine d'habitations) ça ne tient pas trop debout. Car même s'il vit dans une autre maison, aucun de ses nouveaux/elles ami·es n'est jamais bien loin. Son frère, il peut le revoir autant qu'il veut, tous les jours s'il le faut. Il ne dort juste plus dans la même chambre que lui. Et il en va de même pour tous·tes les petit·es qu'il va prendre sous son aille.
À cause de ça, j'ai du mal à comprendre la froideur de Nicolas et son éloignement. Ça ne tient pas et c'est juste une excuse pour rendre la suite plus tragique encore.

Car une année, vers ses 12 ans, les récoltes seront à ce point mauvaises, qu'il sera impossible pour quiconque d'encore garder l'enfant. Chose que je trouve extrêmement dure, sachant que chaque adulte présent·e au village l'a élevé comme son fils pendant toute une année à un moment ou à un autre… Et c'est là que fait son apparition un homme étrange qui ne descend au village que quelques fois l'an pour vendre des objets en bois qu'il sculpte lui-même dans son atelier.
Cet homme, bien qu'il haïsse les enfants, et n'aime pas trop les adultes non plus, va accepter de prendre Nicolas comme assistant au moins jusqu'au Noël suivant après avoir vu le talent du jeune garçon qui, depuis tout petit, sculpte des cadeaux en bois pour ses frères et soeurs. Et si celui-ci s'attendait à connaître une année désastreuse loin de ses ami·es et de l'océan, il ne va pas tarder à s'attacher à cet étrange ermite dans lequel il va enfin retrouver un père.

L'amour qu'ils vont se porter l'un l'autre est l'un des plus beaux qu'il m'ait été donné de lire sur le sujet. Et l'évolution que ce soit de Nicolas ou d'Isakki est spectaculaire.

Spoiler concernant la vie avec Isakki et la fin du livre en texte caché.


La fin n'est pas belle à mon sens, et elle est même terriblement pessimiste.
Mais, peut-être n'étais-je pas dans de bonnes dispositions quand je l'ai lue ? Va savoir. Après tout, je n'ai pas interprété de la même façon la fin du Labyrinthe de Pan la première et la deuxième fois où je l'ai vu.

Malgré tout, pour l'histoire entre Nicolas et Isakki, pour la magie distillée de-ci de-là, pour l'écriture agréable et fluide, j'ai plutôt aimé ce livre. Mais non, vraiment non, il ne s'agit nullement pour moi d'une lecture feelgood. On ne termine pas un livre feelgood avec des larmes dans les yeux.
Lien : http://kobaitchi.com/la-veri..
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