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Critique de ATB007


18.03.2023 #015ème

J'avais mis longtemps à me lancer dans la trilogie des Enfants du désastre mais Pierre LEMAITRE a toujours cette faculté folle de nous faire voyager dans le temps et nous voici donc transportés durant les Trente glorieuses.

Mars 1948 Beyrouth, la famille PELLETIER, comme chaque année, célèbre en grande pompe la réussite de l'implantation, et son succès grandissant, de la savonnerie familiale. Familiale est en fait un grand mot car si le père, Louis, veille sur ses précieuses cuves, de la fabrication jusqu'à l'expédition, aucun des trois fils ne souhaite prendre la suite de l'entreprise.

L'aîné Jean, surnommé Bouboule, s'est marié à Geneviève Cholet, personnage haut en couleur, fille du receveur des postes, pleine d'ambition mais pas encline à travailler pour y arriver, le verbe haut et la critique facile, en épousant l'aîné de la famille elle pensait trouver fortune et succès. Il a bien essayé de comprendre les rouages de la fabrique et de prendre la tête de la direction à la demande pressante de son père mais cela a été une année de fiasco. Ils partent s'installer à Paris, la ville des lumières, prometteuse de fêtes et de grandeurs, fuyant surtout Beyrouth et leurs incapacités à réussir. Par l'intermédiaire de son père il a trouvé un poste de représentant, elle pourrait avoir une fonction à la poste, ou pas selon la prospérité de Jean. Sa soumission à une mégère calculatrice le pousse parfois à l'innommable…

Le second fils François, est déjà à Paris depuis deux ans, sensé être à l'Ecole Normale Supérieure il n'a qu'un rêve : être journaliste. L'opportunité de deux coups de chance « au bon moment au bon instant » vont le propulser à couvrir un fait divers…

Le troisième fils Etienne annonce qu'il quitte lui aussi le nid libanais pour partir à Saigon où un poste à l'Agence des Monnaies l'attend et surtout pour rejoindre son amoureux Raymond, légionnaire, dont il est sans nouvelle depuis quelques semaines. Ces chapitres d'installation, d'essai d'adaptation sont difficiles et ce qu'il va y découvrir, entre les combines de ceux qui ont les moyens et le pouvoir, les atrocités des guérillas sanglantes contre les Viet minh et leurs vengeances, le plongera un moment dans les méandres des opiacés…

Reste la petite dernière Hélène, 19 ans, qui aimerait aussi partir et suivre des cours à la fac de lettres ou l'école des Arts de Paris.

Comme dit Angèle la mère : « ils ne quittent pas la maison, ils s'enfuient ! »

Si les rêves de réussite sont beaux, l'après guerre, le rationnement qui continue, les conditions de vie sont très chères et difficiles malgré l'aide financière généreuse du Père.

C'est très dépaysant et complet, les personnages si différents vivent finalement des hauts et des bas que l'on suit avec un suspense haletant. Il n'y a pas de temps mort, chaque page nous entraîne dans des moments forts.

La dernière partie dévoile des affaires que l'on n'attendait pas et les choix à faire entre la famille et la vérité ne sont pas aisés…
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