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Critique de Luclion


Je suis désolé d'avoir attribué à ce livre la note minimale pour des raisons purement personnelles alors qu'il a certainement de bonnes qualités littéraires, vu l'aura de l'auteur. Mais après tout c'est bien le but de ces critiques de pouvoir exprimer son ressenti.
La plupart des hommes ont aimé jouer au train électrique (pour les plus jeunes je ne sais pas). Il y a une grande jouissance à imaginer un circuit dans sa tête, puis à installer les rails et surtout les fameux aiguillages : c'est l'intérêt du circuit, c'est eux qui feront aller la motrice et les wagons là où on souhaite qu'ils aillent. Après on s'installe devant la commande, on appuie sur le bouton et hop, c'est parti ! le train se met en route et le must c'est quand tout se passe comme prévu = profonde satisfaction!
Certains adultes continuent à jouer au train électrique et ont même installé un circuit géant dans leur appartement.
Beaucoup de livres, d'ailleurs majoritairement écrits par des hommes - comme par hasard - obéissent à ce schéma, et en particulier Robe de Marié. On imagine un canevas, la trame de l'intrigue (les rails) on place les wagons (les personnages) dessus, on lance le récit, et inéluctablement tout ce petit monde doit aboutir au point choisi.
Ce que j'appelle le "syndrome du train électrique" est en fait une jouissance qui n'est pas éloignée d'une certaines forme de névrose obsessionnelle. C'est un comportement qui rend la réalité moins angoissante et plus confortable par la prévisibilité qu'elle permet, mais au prix de son rétrécissement et de la répétition. En fait à la base, il s'agit principalement du besoin de tout contrôler. Je pense que ça se trouve surtout dans le sexe masculin. Une belle démonstration en est l' assemblée parlementaire chinoise ou un défilé militaire : ordre, répétition, uniformisation. Il paraît que certaines femmes apprécient ce côté rassurant : le " prestige de l'uniforme " ? (dans les deux sens du terme...)
Et c'est là qu'intervient mon ressenti personnel : je suis un homme mais je n'aime plus jouer au train électrique. Je connais trop les fantasmes masculins, et d'en voir un de cette sorte exposé avec autant d'insistance me décourage profondément, me dégoûte presque. En plus je sais déjà ce qu'il va se passer au bout de quelques pages.
J'en rajoute une couche avec la question de la perversité qui inonde Robe de Marié et qui fait le sel du livre, mais cette forme de perversité à prédominance sadique fait aussi partie des fantasmes masculins, alors là, j'abandonne...
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