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Critique de milamirage


C'est l'hiver, Noël est passé, il fait froid, le canal est gelé... Sarah a onze ans, elle marche, insensible au froid, à la foule... Ailleurs... Nulle part... Ce n'est qu'une ombre, "l'ombre d'une enfant que personne ne remarque, l'ombre d'une enfant qu'on efface". Elle vient de se faire couper les cheveux, courts, en brosse, comme un garçon... Elle vient aussi d'acheter une poupée, une poupée qui ferme juste les yeux, une poupée qu'elle a allongée, qui a baissé ses paupières pour ne pas voir ou savoir... Elle a approché un briquet de son ventre et une fois le plastique ramollit, elle a appuyé l'extrémité de son index sur la blessure. "Il ne faut rien dire" a-t-elle soufflé en sanglotant.
Dans le même temps, l'institutrice de Sarah tient un journal... Elle note les changements chez sa jeune élève, cette coupe... cette chape de tristesse... Pourquoi cela l'interpelle-t-elle tant ? Au point d'avoir une entrevue avec cette maman, si ferme, si tranchante... au point de s'imposer un retour en arrière, dans sa propre enfance, dans sa propre souffrance...
Mon avis : Régulièrement dans une médiathèque, s'il est une tâche ingrate à accomplir, c'est bien celle que l'on nomme le désherbage. Il s'agit de supprimer les ouvrages qui n'attirent plus le public et qui ne sortent plus des rayonnages, encombrant une place pour de nouveaux documents et en rendant d'autres presque invisibles parce que trop "serrés". On appelle cela les mettre au pilon. Je me suis donc livrée à ce triste exercice et c'est ainsi que j'ai découvert "La fille du canal". Il faut bien reconnaître que la couverture n'est pas très attractive mais à la lecture de la présentation éditeur j'ai su que je ne pourrais faire sans lire ce roman, très court par ailleurs. C'est un indéniable coup de coeur. le thème si douloureux de la pédophilie y est traité de façon très pudique mais efficacement. Les sentiments de Sarah sont très bien exprimés. La présence de l'institutrice, elle-même ancienne victime, et ses réactions envers le désarroi de sa jeune élève, montrent à quel point un tel vécu marque au fer rouge pour l'existence entière. Une chose est certaine : je vais donner une deuxième chance à ce livre, en le présentant différemment et me permettre également de le suggérer au plus grand nombre !!!
Public : à partir de douze - treize ans mais à proposer, aussi, sans hésitation, aux adultes.
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