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Critique de belette2911


Un western féministe, ça, je n'avais pas encore lu ! Les seuls personnages féminins qui ressortaient des westerns étant ceux de Calamity Jane et de Ma Dalton…

Maintenant, j'ajouterai le gang Parker. Non, non, pas celui de Bonnie Parker ! Celui de Margaret Parker, composé uniquement de femme et d'un seul homme, celui qui joue les transporteurs ou cocher.

Comment en sont-elles arrivées là ? Non pas par goût du lucre, juste pour survivre, sinon, elles auraient dû écarter les jambes et ça, c'était hors de question…

Le western est quasiment masculin, l'Ouest n'étant déjà pas tendre avec le sexe fort, alors vous pensez bien, avec le sexe dit faible…

Dans l'Ouest (Colorado) et à cette époque-là (entre 1873 et 1877), les femmes n'ont rien à dire, elles ne peuvent pas mener les affaires, s'occuper d'un ranch. Les hommes les pensent incapables de le faire, incapables de voter, trop sujette à leurs émotions, intellectuellement plus faibles qu'eux.

Ajoutez à cela un égo énorme et vous comprendrez qu'aucun mec n'avait envie qu'une femme leur damne le pion, prospèrent mieux qu'eux, soit la tête pensante du couple et vivent sans un homme. Si en plus, l'homme est envieux, il vous piquera votre exploitation et vous enverra à la soupe populaire, qui n'existe pas encore…

Ça, c'est ce qui s'appelle le souffle de la grande aventure ! Nos femmes ont monté un gang, elles attaquent des banques ou des transports de fonds. Rassurez-vous, le roman n'est pas composé que de braquages, ils seront même le parent pauvre. le récit se composera de leur fuite, de l'entrée dans le gang d'une autre femme, de leurs rêves, leurs envies et le duel final, qui ne sera pas comme vous pourriez le penser.

Commençant comme un récit historique retrouvé tant bien que mal et étayé par des récits ou des carnets écrits par Margaret Parker, les récits ont parfois tendance à se répéter, selon que l'on a changé de point de vue, cela donne l'impression de repartir en arrière et casse un peu le rythme.

Mon autre petit bémol sera pour les portraits des hommes, sans nuances aucune. Où l'on a affaire à des salopards de chez salopards ou bien à des hommes bien. Je vous certifie que les hommes bien sont peu nombreux, à la limite de l'extinction de l'espèce.

Un peu de nuance dans les portraits mâles n'aurait pas fait de tort, je sais que l'on a mis le pied dans un monde peuplé de testostérone et d'égo aussi gros qu'un éléphant, qu'en ce temps-là, les hommes étaient ainsi, que penser autrement était sujet de raillerie, de moquerie et pas dans l'air du temps, mais bon, tout n'est pas noir ou blanc, dans les êtres humains… Et les femmes ne virent pas toutes en LGBT.

Ces quelques bémols n'en sont pas vraiment, plus des réflexions sur ma lecture… Cela ne m'a pas empêché de vibrer, de cavaler, d'avoir les chocottes, de vibrer avec mon gang de femmes, que personne n'imagine qu'il existe, puisque les femmes sont incapables de commettre des actes de pareille amoralité (dixit les gens de l'époque).

Puis, ça défriserait les poils du cul des mecs d'admettre que des femmes en sont capables et qu'en plus, elles sont plus intelligentes qu'eux.

Voilà donc un western féministe, qui nous parle des conditions de vie des femmes du temps de l'Ouest, du far-west, dans un monde où les hommes font la loi et où les femmes la subissent, victimes, elles aussi, des autres femmes qui ne veulent pas s'émanciper ou si oui, se gardent bien de le crier sur tous les toits. Les hommes se serrent les coudes, les femmes se tirent dans les pattes…

L'écriture est simple, mais jamais simpliste, elle est fluide et le roman se lit sans effort, même si de temps en temps, on bondit face aux injustices faites aux femmes ou aux autres personnages.

Si les portraits des hommes sont sans nuances, celui des femmes sont mieux réussi et en nuance, même si, finalement, on aura un affrontement entre les Méchants et les Gentilles, limite à la Tarantino.

Ce qui m'aura marqué le plus, dans ce western, c'est la place énorme donnée aux femmes, même à une Noire (qui était un sacré personnage que j'ai adoré), ce qui est fort rare dans cette littérature.

Raconter leur histoire, comme si elle était véridique, en utilisant des carnets, une interview, des coupures de journaux, c'était très intelligent, car cela donnait un souffle de récit historique, apportant un petit plus au récit.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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