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Critique de Walden-88


Tout d'abord, je tiens à tirer mon chapeau aux éditions Monsieur Toussaint Louverture, qui ne cessent de m'étonner. Après l'excellent Et quelquefois j'ai comme une grande idée de Ken Kesey, mon grand coup de coeur de l'année 2013, ils en remettent une couche avec le très bon Mailman de John Robert Lennon. Ce livre est un magnifique objet et la couverture est sublime !

Albert Lippincott alias Mailman est facteur à Nestor, petite ville au nord de l'état de New York. Notre héros de 57 ans, en proie aux doutes, mène une existence monotone, sans la moindre surprise. Il ne reçoit jamais de visite, sa femme l'a quitté quelques années plus tôt et il n'est pas particulièrement proche de sa famille. Enfin, notre homme a quand même une occupation pour combler le vide dans sa vie, et pas des plus banales, il lit le courrier avant de le distribuer. Il va même plus loin, en effet, il ouvre le courrier à la vapeur, le photocopie, le lit puis l'archive avec le plus grand soin, avant de restituer les lettres comme si de rien n'était. Mais un jour, il garde une lettre plus longtemps qu'à l'accoutumée et apprend que son destinataire, Jared Sprain, s'est suicidé. Mailman est-il responsable ? Si Sprain avait eu la lettre, se serait-il suicidé ? C'est ainsi que débute pour Mailman la plus longue semaine de sa vie...

John Robert Lennon amène son lecteur au plus profond du personnage de Mailman, dans sa mémoire, dans son inconscient, au plus profond de son être. de nombreux souvenirs, et autant d'échecs refont surface : sa relation très particulière avec sa soeur, qui'il définit, comme une "tension sexuelle et masochiste latente"; ses séances chez le psy suite à la dénonciation de Kelly Viréo (qui, déjà, le soupçonne de lire son courrier), son séjour en hôpital psychiatrique où il rencontra son ex-femme, son mariage raté avec cette dernière ou encore son escapade complètement foiré au Kazakhstan.

Le personnage de Mailman est attachant, au fil du récit on se prend d'affection pour cet homme qui estime avoir raté sa vie. Ce livre est comique et tragique à la fois, il est bourré d'humour (les passages avec les chats et à la bibliothèque figurent parmi mes préférés), et Mailman ne se gène pas pour clamer bien haut ce qu'il pense. Ce "Monsieur tout le monde" est un homme malmené par la vie et qui tente de trouver le paix. Quant à la dernière partie du livre, en Floride dans ce paradis pour retraités où vivent ses parents, elle est assez surprenante. J'ai passé de bonnes heures (un bon pavé de 670 pages quand même) en compagnie de ce gentil looser qu'est Albert Lippincott.
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