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Critique de JML38


Voltaire, LE personnage de ce roman, évidemment.
Haut en couleur, exubérant, véritable coucou pour qui «on est jamais si bien chez soi que chez les autres» et ne demandant qu' «un joli salon avec une cheminée qui tire bien», imbu de sa personne, pour qui «les seuls défauts insupportables sont ceux d'autrui», nombriliste n'appréciant les discussions sur l'art que lorsque le sujet est l'une de ses oeuvres, ayant une très haute opinion de son talent d'écrivain et de philosophe, se qualifiant lui-même de «flambeau de la résistance à l'obscurantisme». Bref, quasiment imbuvable, mais terriblement attachant.

Ayant perdu son domicile à la mort de son protecteur, il profite de l'enterrement de celui-ci pour en retrouver un autre, en l'occurrence chez une baronne qui malheureusement lui fait faux bond quelques temps plus tard, victime d'un assassin qui «connaît la musique».

La police, en la personne du lieutenant général René Hérault, peu désireuse d'ébruiter cette affaire, propose un marché de dupe à Voltaire: la découverte du tueur en échange d'une certaine indulgence par rapport à des écrits qui pourraient lui valoir un nouveau séjour à la Bastille.

Un quiproquo avec un conducteur de calèche amène Voltaire à rencontrer Emilie, très enceinte marquise du Châtelet délaissée par son militaire de mari, en qui Voltaire trouve une associée particulièrement motivée.
Ce duo devient trio avec l'Abbé Linant, ecclésiastique dévoué mais peu futé, plus porté sur les nourritures terrestres que spirituelles, ce qui convient fort bien à l'iconoclaste Voltaire. Ensemble, ils doivent mener à bien la mission confiée au philosophe pour lui éviter les désagréments promis par le sieur Hérault, à partir d'énigmatiques indices composés de notes de musique formant des thèmes peu harmonieux à l'oreille.
Il leur faut en parallèle démêler un imbroglio lié à l'héritage de la baronne convoité par plusieurs prétendantes bien déterminées à faire valoir leur légitimité à accéder au pactole, et qui sont également des suspectes toutes désignées, meurtre et héritage faisant souvent bon ménage.

Le récit est plein d'humour, très théâtral, vaudevillesque même avec des situations plus burlesques les unes que les autres, l'auteur utilisant le comique de répétition lorsque l'écrivain, évoquant régulièrement sa future oeuvre, son Eriphyle, provoque chez ses interlocuteurs décontenancés de cocasses réactions.
Les personnages, emmenés par un Voltaire très en verve, rivalisent en bons mots et réparties, maniant l'ironie, voire le cynisme, dans des dialogues savoureux rendant la lecture particulièrement vivante et distrayante.

Après ce premier opus très réussi de la série «Voltaire mène l'enquête», je pense que je vais dévorer dans l'ordre de parution la suite des aventures du philosophe/écrivain.
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