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Critique de ileana


ileana
25 décembre 2017
Un cours d'histoire en accéléré. Une fracture idéologique divise cette famille. Elle divise également le pays. Et puis la réunification.
Le narrateur tente de comprendre les choix de vie de ses deux grand pères, et, à travers leur destins, il souhaite comprendre ses parents et … peut-être même le destin de l'Allemagne.
Adhérer au régime, malgré les milles doutes, comme sa mère ? Se poser en dissident passif, comme son père ? Passer à l'Ouest ?

J'ai adoré cette autobiographie. C'est aussi – en partie uniquement – mon histoire. Pour moi aussi la chute du mur a été le grand tournant de ma vie, car j'ai grandi à l'est du mur.
Une écriture limpide, un propos dense ; ni pathétisme ni jugement face aux combats ou illusions ou même mensonges de ses ainés, juste le désir de comprendre. L'empreinte de l'histoire sur le destin individuel : impossible de juger en noir et blanc.

Extrait :
« Je crois que pour mes deux grands-pères la RDA était une sorte de pays de rêve où ils ont pu oublier tout ce qui les avait accablés jusque-là. C’était un nouveau départ, une chance de recommencer depuis le début. La persécution, la guerre, la captivité, toutes ces choses effroyables que Gehrard et Werner [les deux grands-pères] ont vécues, pouvaient être enterrées sous le gigantesque tumulus du passé. Désormais, seul l’avenir comptait. [ ]
Nouvelle foi contre ancienne souffrance : tel était le pacte fondateur de la RDA. Ainsi s’explique aussi la fidélité enthousiaste avec laquelle Gerhard et Werner sont restés liés à ce pays jusqu’à sa triste fin. Ils n’ont jamais pu voir le grand mensonge qu’était ce grand rêve - parce que leurs propres mensonges existentiels auraient alors été révélés.
Et leurs enfants ? Projetés dans l’univers onirique de leurs pères, ils ont dû partager leurs rêves, qu’ils l’aient ou non voulu. Ils ne connaissaient pas le pacte originel. Et comme ils n’avaient rien à surmonter ni à dissimuler, la foi leur pesait lourd.» p199

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