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Critique de fanfanouche24


Le 26 juillet 2022

En premier chef...tous mes remerciements à Masse Critique " Non- fiction" de juin ,ainsi qu'aux Presses Universitaires de Lyon, sans lesquelles je n'aurai pas fait la connaissance de cette enclave française, Saint-Laurent-du Maroni, dont j'ignorais jusqu'au nom...

Cette ville de l'Outre-Mer français est parmi celles qui a connu les transformations les plus spectaculaires ces dernières décennies...
A ses débuts, petit bourg métropolitain et créole...qui évoquait surtout le bagne et l'or...

Commune en pleine croissance, peuplée en majorité de descendants de marrons, mais aussi d' une multiplicité d'ethnies...sa situation géographique la rend tout à fait unique et sans lieu comparable ! Sur le fleuve Maroni, à la fois à la frontière avec le Surinam et une entrée vers l'intérieur amazonien, habité par des amérindiens, des marrons et créoles aux modes de vie grandement " transfrontaliers "...

Lieu et région singuliers en tous points pour lesquels l'auteure, docteur en sociologie et chargée de recherche au C.N.R.S a passé de nombreuses années à étudier les changements sociologiques dûs aux politiques d'urbanisme, ...et les repercussions très nombreuses sur les populations.
Recherches plus exclusivement effectuées entre 2012 et 2017...
Cette publication représente en fait la réduction de sa thèse de 700 pages...accompagnée d'abondantes cartes, figures, photographies de l'auteure mais aussi augmentée d'un carnet photographique d'un photographe italien, Nicola Lo Calzo.Ce dernier s'intéressait au même sujet que Clémence Léobal, alors qu'elle n'en était qu'au début de sa thèse...

Elle s'interroge et constate la complexité et les difficultés de cette région au fil des brusques transformations ces 30 dernières années au gré des démolitions des maisons en bois, le plus souvent,et de constructions de nouveaux quartiers, la nécessité de logements sociaux...La population bushinenguée, descendante d'africains.e.s ayant fui les plantations surinamaises étant particulièrement touchée, devant adapter ses traditions et son mode " d'habiter"...transfrontalier et multiple, aux politiques urbaines conçues par la France...

Déjà un mois que j'ai reçu cet ouvrage, qui , comme vous l'imaginez aisément, ne se lit pas comme un roman, et s'apprivoise "progressivement, en prenant des notes...d'autant plus, lorsqu'on est totalement ignorant du sujet...


Travail de recherches et d'analyses impressionnant et gigantesque, pluridisciplinaire, réunissant l'ethnologie, la sociologie, l'urbanisme, l'histoire coloniale, etc.

"Je suis partie vivre en Guyane en 2009.Saint- Laurent-du- Maroni, petite ville implantée au bord du fleuve Maroni, frontière entre la Guyane et le Suriname(...)
Comment comprendre les transformations de cette ville, la genèse de ses formes et de ses couleurs? Qui la bâtit , avec quels matériaux et selon quelles logiques? Comment sont organisés les espaces urbains ? de quelles façons s'y expriment les membres d'une société amazonienne et fluviale, transfrontalière entre la Guyane et le Suriname ? Quelles sont les marques de l'administration française sur ce territoire ? "

Publication complétée d'un glossaire, d'une importante bibliographie, de l'explication des sigles, et de la table des figures, sans omettre les abondants " Remerciements" aux personnes qui l'ont aidée dans cette " démarche au long cours "... selon les mots de Clémence Léobal.

Lecture passionnante mais qui se mérite, au vu de la profusion des recherches et des références évoquées...à assimiler !

Au-delà du lieu géographique circonscrit dans cette vaste étude, il y a également une large réflexion, mise en cause de l' histoires coloniale, ainsi que des politiques urbaines décidées par une tutelle lointaine .

Penser de nouveaux habitats, de nouvelles constructions , moderniser,certes , mais en prenant toutefois, en compte les habitants, les populations , les autochtones ainsi que leurs traditions et leurs manières de vivre...
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