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Critique de frconstant


Brunetti, commissaire vénitien, est, à plus d'un titre un " à-part" dans le grand monde des policiers de romans du même nom. Non seulement il a un taux d'élucidation de ses enquêtes qui égale les %, mais en plus il arrive à de tels résultats alors qu'il ne boit pas, hormis de l'excellent vin digne en accompagnement des petits plats culinaires de haut niveau que lui concocte sa épouse. Qu'il a une vie de famille équilibrée, le soucis d'éduquer ses grands enfants de la meilleure façon qui soit et qu'il peut et il n'hésite pas à se remettre en question dans les discussions philosophiques qu'il échange avec son épouse à propos de ses enquêtes, de son amour de la musique classique ou de Dante et de l'incommensurable capacité de lecture dont fait preuve sa moitié Paula sans jamais laisser y voir une quelconque supériorité intellectuelle sur qui que ce soit. Bref, s'il n'était déjà marié, il serait le gendre, le père, le mari et le flic idéal.

Alors, qu'est-ce qui fait que le lecteur accroche aux écrits de Donna LEON?

Tout d'abord, probablement, la belle capacité de faire vivre le rêve que le lecteur lambda peut développer à fréquenter Venise.

Peut-être aussi, la capacité à proposer une enquête qui ne rebondisse pas qu'à coups de violences, de mort à dimensions atroces ou de vulgarité. Plus probablement aussi, par la capacité de Donna LEON à faire naître des émotions humaines, des réflexions que le lecteur peut partager sans risque, surfant suffisamment sur l'épique pour se savoir dans un roman et suffisamment 'gentilles' pour ne pas en avoir peur. Ajouter à cela une secrétaire Elettra-un-peu-Joséphine qui manipule l'informatique avec magie, bonhommie et malhonnêteté pour la meilleure des causes.
Lire une enquête de Brunetti, c'est un peu comme sucer un sucre d'orge, une friandise, un Carambar, petits bouts d'enfance aux goûts sucrés. En lire trop entraînerait peut-être bien du dégoût ... mais pour qui se montre raisonnable, un Brunetti fait du bien... Pourquoi s'en priver?
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