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Critique de umezzu


umezzu
06 décembre 2019
Aurais-je un début de lassitude ? Donna Leon radoterait-elle ? J'avais trouvé excellent son précédent roman, les Disparus de la lagune. Brunetti, seul, hors de chez lui, pensif sur la vie et sur ses relations avec les autres. Mais avec La tentation du pardon, Donna Leon repart dans du très classique Brunetti.

Pour ce vingt-septième (!!!) tome des enquêtes du commissaire Brunetti, l'auteure américaine, installée depuis des décennies à Venise, procède à une révision complète de sa série. Dans les premiers chapitres, elle prend de temps d'expliquer qui est qui, les fonctions de chacun, les amitiés et les oppositions. Les habitués de Patta, Vianello ou de la signorina Elettra n'en croient pas leurs yeux… Passons… Peut-être que Donna Leon cherche à attirer de nouveaux lecteurs ?
C'est raté à mon sens. Car on est dans un Brunetti grand style. Peu d'intrigue, beaucoup de relations personnelles au sein de la questure, quelques débats sur le monde moderne avec ses enfants (Leon a l'air de penser que les enfants Brunetti sont des révoltés… Je lui présenterais bien quelques adolescents – des vrais…).
Une enquête ? Ah oui cela me revient... Brunetti est appelé pour un comptable retrouvé inconscient au pied d'un pont par un soir de brouillard. Manifestement, il n'est pas tombé tout seul. Sa femme, une collègue De Paola, veille sur lui à l'hôpital (nota pour les non-initiés : Paola est la femme de Brunetti, elle est professeur d'anglais à l'université, Cf. Brunetti 1 à 26…). Il pourrait bien ne pas sortir du coma. Tout cela avance petitement. D'une agression et de la présence de la drogue à la sortie des lycées huppés, Brunetti va avancer vers un scandale médical à l'italienne.

Les habitués de la Sécurité Sociale à la française auront un peu de mal à suivre cette histoire de falsifications d'ordonnances. Les amoureux de Venise en seront pour leurs frais, Brunetti se ballade de canaux en canaux avec son GPS interne comme tout vénitien bien né. Cela dispense Donna Leon de s'attarder sur la beauté des bâtiments. D'ailleurs les pallazzo (pallazzi ?) tombent en ruine. le commerce et le tourisme restent les deux seules activités de Venise (Cf. toujours Brunetti 1 à 26).
La façon dont Brunetti mène ses enquêtes n'a jamais été conforme au moindre code de procédure. Dans cet épisode, il n'a plus de limites. Il va voir une vieille dame, sans faire état de sa profession, et l'incite à confier un secret à sa consoeur Griffoni. Avec la même Griffoni (une Napolitaine qui ne laisse pas insensible le très Vénitien Brunetti), il va jouer au client mystére dans une pharmacie. Il bénéficie d'informations de première main sur le trafic local de drogue grâce à un informateur (d'ici qu'il demande avant sa prochaine retraite une mutation au service des stups…)… Bref, pas trop de logique policière. En plus, son excellent collègue et néanmoins ami Vianello est sur la touche pendant tout le récit.

Vous l'aurez compris, ce livre est un Brunetti. Point. Pas de surprise, pas de passion. Pas mauvais non plus. Mais très loin des meilleurs tomes de la série.
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