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Critique de jamaisansunlivre


Féminisme, profession : professeur-documentaliste, collège, interprétations, tout acte a des conséquences inattendues : « l'effet papillon »…

Tel un repas moyen sauvé par un excellent dessert, mon ressenti sur ce livre peut-il être modifié par le dernier quart de ma lecture ? Cruel dilemme !
C'est une histoire racontée en alternance par les 2 personnages principaux : Malo, 12 ans, élève de 5ème, studieux, réfléchi, intelligent, trop peut-être de tout cela et Madame Sollers, la documentaliste, professeur d'EMI, très investie dans sa fonction. Suite à un cours sur le féminisme et à la mise en garde de ses dérives parfois intolérantes, à sa compréhension par les élèves de 5ème et à la réaction des parents, un tag va être découvert sur la porte du CDI. Qui est l'auteur de cet écrit ? Cet enchainement de faits va conduire à de saines réflexions et à un exposé sur le féminisme, bien que déjà entendu, plus parlant.

Le sujet est important et intéressant. J'étais impatiente de découvrir la manière dont il était abordé dans un livre destiné à des jeunes d'un âge proche de celui de Malo. Je suis loin d'être une ado :la preuve est que ma maman employait la même expression que la mère de Mme Sollers (je laisse au lecteur, le soin de la découvrir p171). Je suis assez dubitative sur le vocabulaire employé par rapport à l'âge du public visé. Même si les livres doivent justement contribuer à l'enrichissement de l'expression, attention à ce que le fossé ne soit pas trop grand et infranchissable. Malo est assez surprenant et bien plus savant que moi car il utilise des termes que je découvre ou que je n'emploie guère. Je vous en livre un bref aperçu, en vrac car certains semblent être du langage familier mais totalement inconnus pour moi : « Louna me glaviotte »p49, « des diphtongues aigrelettes », « du pensum » p63, « un ton docte» p96, « qui dégoise » p141... Je suis heureuse de me cultiver, mais je crains un peu que les ados ne soient trop impressionnés et cessent leur lecture en chemin. Pour rééquilibrer le discours, quelques rares expressions moins ampoulées vont être disséminées : « tu chies » p49, la fameuse expression du temps jadis p171… et du coup, c'est presqu'une plongée dans une exagération contraire. Je me retrouve donc tel Joshua, p154, comme « un pauvre hère en déshérence », bravo à ceux qui visualisent ! J'ai aimé le thème mais pas la manière. La majorité du temps, Malo ne parle pas comme un ado mais comme un savant. Les dialogues avec ses parents me semblent irréels. Madame fait la cuisine et les hommes se font servir comme un contre-exemple du féminisme. Les jeunes lecteurs risquent d'avoir du mal à s'identifier au personnage et donc de se désintéresser. Il manque de l'émotion peut-être aussi.
Le dernier quart sauve le reste, mais il faut que les lecteurs soient encore présents. C'est plus facile à lire, même s'il faut croire beaucoup aux miracles… Les mots sont plus simples et l'exposé est parlant et donne des explications concrètes au féminisme.

Eveiller le sens critique, c'est super, mais il faut se mettre à la portée du public visé : si c'est le corps professoral peut-être, si ce sont les jeunes collégiens de 12 ans, je crains que le livre reste en plan. Personnellement, j'avoue que j'ai trouvé le discours de Malo trop décalé. J'ai lu sans ressentir d'émotion, trouvant l'ensemble surjoué. Je préfère un peu plus de réalisme quand le thème du livre est lié à l'actualité, à des faits de société, à la réflexion.
L'auteur met à l'honneur le métier méconnu de documentaliste. Ces professeurs vont certainement être très sensibles à cette mise en lumière.

Je ne suis pas professeur, mes enfants sont des adultes et heureusement, ce ne sont que mes réflexions personnelles de lectrice. Je remercie les éditions le Muscadier pour ce livre envoyé dans le cadre Masse Critique Babelio. J'apprécie de découvrir des livres pour les jeunes et je suis ravie de voir que l'offre est diversifiée et variée. Si tout les lecteurs lisaient et aimaient les mêmes ouvrages, quelques livres suffiraient et les rayons des bibliothèques seraient peu remplis et ce serait fort dommage !
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