Gobi et moi

L’année 2016 avait connu beaucoup d’attentats terroristes, de conflits armés, de batailles politiques, mais dans les nombreux commentaires que j’avais lus à propos de Gobi, beaucoup de gens pensaient que c’était l’une des rares belles histoires qui restauraient leur confiance en l’humanité. Dans une année marquée par la peur et le chagrin, Gobi apportait une lueur d’espoir.

Me retrouver l'objet d'un tel amour, d'une telle dévotion, me procurait une étrange sensation. Etre capable de prendre soin d'elle, de lui donner l'attention et l'affection dont elle avait besoin, touchait quelque chose au plus profond de mon cœur.

Le jour ou Gobi s'était plantée à mes pieds, avait levé le regard de mes guêtres jaunes jusqu'au fond de mes yeux, elle affichait une expression que je n'avais jamais vue - du moins pas à mon égard. Elle me fit d'emblée confiance, elle remit même sa vie entre mes mains. Qu'un être vivant totalement inconnu vous offre ça - même s'il s'agit d'un vagabond à quatre pattes -, c'est un cadeau inestimable.

La vérité, c'est que cette petite chienne a changé ma vie d'une manière que je commence seulement à comprendre. Peut-être d'ailleurs que je ne le comprendrai jamais tout à fait.
Toutefois, je sais déjà une chose: retrouver Gobi a été une des épreuves les plus dures de ma vie.
Mais être trouvé par elle... ça fait partie de ce qui m'est arrivé de mieux.

« Je sais déjà une chose : retrouver Gobi a été une des épreuves les plus dures de ma vie. Mais être trouvé par elle.. ça fait partie de ce qui m’est arrivé de mieux. »

Gobi m’avait choisi. J’ignorais pourquoi, mais je ne doutais pas que ce fût la vérité. Elle aurait pu élire n’importe lequel des cent autres coureurs, ou n’importe lequel des douzaines de bénévoles et organisateurs, mais, dès la toute première fois où je l’ai vue et où elle avait commencé à mordiller mes guêtres, elle ne m’avait presque jamais quitté.

Il y avait tant de choses que j’ignorais sur le passé de Gobi, et tant d’autres que j’ignorais sur notre avenir commun. J’imagine que c’est ce qui rend toute relation qui débute si excitante – même s’il s’agit d’une relation avec un chien perdu de race indéterminée.

Un proverbe dit qu’il faut tout un village pour élever une enfant. Je pense qu’il faut la moitié d’une planète pour sauver un chien.

Le jour où Gobi s’était plantée à mes pieds, avait levé le regard de mes guêtres jusqu’au fond de mes yeux, elle affichait une expression que je n’avais jamais vue – du moins pas à mon égard. Elle me fit d’emblée confiance, elle remit même sa vie entre mes mains. Qu’un être vivant totalement inconnu vous offre ça – même s’il s’agit d’un vagabond à quatre pattes -, c’est un cadeau inestimable.