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Critique de Billie72




Le Bois de Boulogne : peut-être l'endroit de Paris où se côtoient les deux mondes les plus radicalement différents.

Côté cour, il y a les nantis. Appartements hauts de plafond, moulures et parquets en point de Hongrie, voitures puissantes, montres coûteuses, femmes liftées et désoeuvrées, week-ends en Sologne ou à Deauville. Je caricature à peine.

Côté jardin, la misère et la précarité. Les sans-abris et les travailleuses du sexe (des deux sexes).

À l'heure à laquelle les premiers vont se coucher, les seconds se trouvent exposés aux dangers de la nuit.

En juin 2018, un centre d'hébergement pour sans-abris est installé sous les fenêtres de la famille Vladi, issue de la noblesse russe. Alexandre, avocat d'affaires et héritier de l'illustre famille, se trouve malgré lui pris entre deux feux : s'allier aux défenseurs de la tranquillité qui s'insurgent contre l'initiative de la Mairie de Paris, ou enlever ses oeillères, retrousser ses manches et se ranger du côté des démunis.

L'alternance de chapitres revient sur le passé de Laura, née Luis au Pérou et le présent de Vladi, perdu entre la femme qui l'aime, celle qu'il croit aimer et celle qu'il veut sauver.

Inspiré d'un fait réel (l'assassinat d'une prostituée trans dans le bois de Boulogne en août 2018), le récit oscille entre espoir et résignation, insécurité et solidarité, violence et altruisme, précarité et humanité, parcours fracturés et illusions perdues.

De nulle part les oiseaux surgissent est un roman résolument contemporain, qui par-delà la fiction pose de vraies questions sur la difficile cohabitation de plusieurs microcosmes et l'hypocrisie de ceux qui s'octroient une « passe » après le bureau, sans voir la misère sous les faux cils et les manteaux en fourrure synthétique.
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