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Critique de vibrelivre


Le loup du Cotentin
François Lequiller
roman
Editions Eurocibles, 2022, 490p



le livre pèse, quand on le prend dans les mains. Il est vraiment lourd, ce ne semble pas être un bon signe. A lire les premières pages, on ressent le manque d'une griffe, au moins d'une patte. P.53, on tombe sur un affreux « fusse »-t-il le dernier des malheureux.
On passe outre car l'histoire est prenante. C'est une histoire d'amour, voire de passion. Entre un ci-devant, désormais citoyen Meurteaux, et une jeune mercière  Apolline. Lui est un bel homme aux longs cheveux roux, acquis aux idées républicaines et fervent adepte de l'instruction pour tous. Il a du reste écrit une tribune pour saluer cette mesure des révolutionnaires. Il admire les idées de Rousseau. Comme il se doit, il a toutes les qualités, courageux, loyal, juste, et respectueux des femmes qu'il aime. Il est officier de police. Elle, est riche, instruite, une Aphrodite, qui s'intéresse, ce n'est pas commun, aux choses publiques. Elle a eu l'occasion de lire la tribune de Meurteaux. Elle aussi est très favorable à l'instruction de tous et des femmes en particulier.
Cette histoire d'amour se passe pendant la période paroxystique de la Révolution, de 1792 à 1794, quand les Modérés sont critiqués par les Montagnards plus agressifs. Les deux jeunes gens, tous deux habitants de la Manche, se rencontrent après le sauvage assassinat d'une toute jeune fille, qui a été violée. le jeune garçon qui l'a trouvée a dit qu'il avait vu un loup dans les buissons. La jeune fille tenait serré dans sa main ce qui constituera un indice capital, un bouton. Ce qui conduit l'officier de police chez la mercière, immédiatement remuée par le beau représentant de justice.
Pas d'histoire d'amour sans longue séparation due à la guerre, deux guerres en fait, l'une extérieure contre les Prussiens et l'on verra le général Dumouriez trahir son pays, tandis que des volontaires pour défendre la patrie se montrent fervents et étonnent par cette ferveur ceux de la Royale. l'autre intérieure contre ceux qu'on appellera les Chouans. Une armée constituée en partie par des rustres peut-être mais prêts à donner leur vie pour notre cause, s'exclame une jeune femme vindicative, qui supporte mal le mépris des aristocrates pour le peuple. Et déterminée à remettre le roi sur le trône. Et contre qui se dressent pas mal de gens, dont Apolline. Pas d'histoire d'amour non plus sans jalousie.
C'est un livre qui retrace bien la période historique, et qui montre la grande séparation entre Paris et la province, qui a du mal à suivre les intérêts divers des meneurs, quand elle s'occupe de son quotidien et de ses problèmes. On voit aussi la place de la religion et de ses représentants, surtout dans un coin reculé comme le Cotentin encore rempli de superstitions. Les curés jureurs font peur. On voit qu'il existait encore ce qu'on peut définir comme des hommes des bois, et qui servent qui les paie ou leur offre de la sympathie. On remarque qu,il y a des opportunistes à chaque époque. L'auteur insiste sur les habits de ce temps, et sur les natures distinctes des femmes et des hommes. Sur ce point, il agace. A part les deux héroInes et deux prisonnières, les femmes sont présentées complaisamment comme impitoyables entre elles et se livrant à des bagarres sous le regard amusé des hommes, comme enragées, alors que les hommes, tous, sont définis avec la même complaisance, comme lubriques.
C'est un roman donc historique, policier, régional et sentimental.
J'ai apprécié la construction du livre, divisé en quatre parties, chacune précédée d'un prologue concernant le « loup » et illustré par l'épouse de l'auteur d'une belle tête de loup, et le tout premier chapitre centré sur l'église du village et de son curé au nom de Lebastard. Que l'action se passe dans la Manche ne m'a pas laissée indifférente non plus.
Je remercie l'opération Mass critique et les éditions Eurocibles.
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