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Critique de umezzu
Cette BD est en fait le fruit d'une longue enquête menée par la journaliste Inès Léraud sur le phénomène des algues vertes sur les plages bretonnes, ses origines et ses conséquences.
Ces algues prolifèrent à cause du taux de nitrate et de phosphate dans l'eau qui ruisselle des sols, des rivières jusqu'à la mer. La concentration en nitrate des algues génère un gaz, l'hydrogène sulfuré (H2S), qui, à certaines concentrations, peut-être mortel pour l'homme et les animaux. Ce qui explique certainement certains décès sur lesquels les autorités publiques n'ont pas mis grand enthousiasme pour en déterminer les causes... La raison essentielle de cette frilosité tient à la place désormais prépondérante de l'agriculture productiviste en Bretagne. Les modes de production qui ont été mis en place à partir des années soixante en regroupant les exploitations, en démembrant les propriétés, en abattant les haies, et en créant des élevages fermés de porcs ou de volailles produisant chaque jour des déchets azotés, ont conduit à augmenter le taux de nitrate dans les eaux de captage et dans les rivières. Cette causalité, difficilement contestable, continue à être violemment combattue par les syndicats professionnels et les politiques bretons, sauf exceptions.
Tout article sur les problèmes causés par les nitrates en Bretagne est contesté. Les scientifiques sont tenus de manier les formules qui laissent ouvertes d'autres causes de pollution, comme les phosphates relâchés par les usines de traitement des eaux.
Ce type de récit-documentaire, systématiquement appuyé par des références précises et vérifiables, est donc d'utilité publique. Il y a des sujets, qui même s'ils gênent, ne doivent pas être enterrés. Tout comme il faut rappeler que, dans le contexte économique, les paysans et éleveurs qui dans le cadre de leurs contrats avec leurs intégrateurs sont amenés à produire ces nitrates sont en fait prisonniers d'un système qui les tient, entre les remboursements d'emprunts, les normes qui augmentent et des rémunérations toujours plus limitées pour des temps de travail que peu de travailleurs accepteraient.
L'intérêt de la BD est justement d'éviter la mise au pilori d'une profession, mais de rappeler que ceux qui profitent essentiellement de la situation sont au niveaux des dirigeants de groupes coopératifs, des syndicats professionnels (c'est souvent les mêmes), et des centrales d'achats, toujours soucieuses d'acheter moins cher.
Inès Léraud et son dessinateur Pierre van Hove ont bien fait de se lancer dans cette BD (qui date de 2019) pour permettre à ceux que les livres trop techniques rebutent de se faire une idée sur un sujet de santé publique en Bretagne.
Ces algues prolifèrent à cause du taux de nitrate et de phosphate dans l'eau qui ruisselle des sols, des rivières jusqu'à la mer. La concentration en nitrate des algues génère un gaz, l'hydrogène sulfuré (H2S), qui, à certaines concentrations, peut-être mortel pour l'homme et les animaux. Ce qui explique certainement certains décès sur lesquels les autorités publiques n'ont pas mis grand enthousiasme pour en déterminer les causes... La raison essentielle de cette frilosité tient à la place désormais prépondérante de l'agriculture productiviste en Bretagne. Les modes de production qui ont été mis en place à partir des années soixante en regroupant les exploitations, en démembrant les propriétés, en abattant les haies, et en créant des élevages fermés de porcs ou de volailles produisant chaque jour des déchets azotés, ont conduit à augmenter le taux de nitrate dans les eaux de captage et dans les rivières. Cette causalité, difficilement contestable, continue à être violemment combattue par les syndicats professionnels et les politiques bretons, sauf exceptions.
Tout article sur les problèmes causés par les nitrates en Bretagne est contesté. Les scientifiques sont tenus de manier les formules qui laissent ouvertes d'autres causes de pollution, comme les phosphates relâchés par les usines de traitement des eaux.
Ce type de récit-documentaire, systématiquement appuyé par des références précises et vérifiables, est donc d'utilité publique. Il y a des sujets, qui même s'ils gênent, ne doivent pas être enterrés. Tout comme il faut rappeler que, dans le contexte économique, les paysans et éleveurs qui dans le cadre de leurs contrats avec leurs intégrateurs sont amenés à produire ces nitrates sont en fait prisonniers d'un système qui les tient, entre les remboursements d'emprunts, les normes qui augmentent et des rémunérations toujours plus limitées pour des temps de travail que peu de travailleurs accepteraient.
L'intérêt de la BD est justement d'éviter la mise au pilori d'une profession, mais de rappeler que ceux qui profitent essentiellement de la situation sont au niveaux des dirigeants de groupes coopératifs, des syndicats professionnels (c'est souvent les mêmes), et des centrales d'achats, toujours soucieuses d'acheter moins cher.
Inès Léraud et son dessinateur Pierre van Hove ont bien fait de se lancer dans cette BD (qui date de 2019) pour permettre à ceux que les livres trop techniques rebutent de se faire une idée sur un sujet de santé publique en Bretagne.
