Ère de l'Anxiolytique Inférieur, an 20
Extrait 2
La rivière qui nous traversait est un lit de cailloux
exquise oasis ramenée au néant, personne ne s'arrête
les voyageurs s'enfuient à sa vue
hantée par une odeur de tombeau, oubliée des
chercheurs
elle a perdu son sang, sa couleur,
la lumière qui sortait de sa peau a disparu.
p.16
Ère de l'Anxiolytique Inférieur, an 20
Extrait 1
Malades, mais de rien, du vent
le corps se cabre contre ce rien
pas de blessure béante, pas d'os cassé
aucune entaille, maigreur ou purulence
une lourdeur de vide dans les yeux, la tête
un film entre nous et le monde
de toute la journée on ne sent rien de la vie
excepté l'absence de parole et d'écrit.
p.16