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Critique de hanyrhauz


L'avenir. Si fragile. Si incertain. Et cette peur qui tenaille. L'avenir qui peu être lumineux, chantant. Et cette confiance en demain qu'il faut chérir, malgré tout.

Mais pour comprendre l'avenir, il faut se retourner sur le passé. Et si Detroit était encore une ville francophone ? Si cette ville avait gardé le français comme langue première, aurait-elle connue un autre destin ? A Fort Detroit, on parle français, on vit dans quelques quartiers plus ou moins préservés, la nature reprend peu à peu ses droits. Et une petite communauté d'humains s'organise. Encore plus petite autour de Gloria qui cherche ses petites-filles disparues. Dans cette quête, elle pourra compter sur Eunice et Salomon, deux rocs, force tranquille et énergie de vie. Ceux dont on sait qu'ils sont faits d'un bois solide, qu'ils font toujours face aux épreuves et se nourrissent des contraintes. Eunice, qui épaule et guide Gloria, en soeur. Salomon, qui cultive et nourrit, en grand-père.

Et puis une autre communauté, celle des enfants perdus, plus proche du pays imaginaire. Une autre langue aussi. Un français où les verbes se conjuguent différemment, plus enfantin, plus direct. D'autres rites, une autre appréhension de la nature, du monde qui les entoure. Ces enfants vivent selon leur propres codes (pas moins violents), en marge, mais on ne peut plus présents au monde. Ils se tiennent éloignés des adultes, apeurés. Ils les défient aussi. Et se laissent parfois apprivoiser.

L'avenir c'est un roman dystopique qui regarde du côté de l'utopie. Et si les enfants avaient le pouvoir de ressentir plus fort, de rêver plus ? de s'adapter à ce monde qui brûle en se raccrochant aux racines plus qu'aux branches ? Et si les adultes, dans l'urgence de vivre, prenaient malgré tout le temps de regarder au loin ? Et de se dire que les lignes peuvent bouger, si on est ensemble, solidaires, soudés. Des langues différentes mais une compréhension mutuelle. Ce qui fait que nous sommes vivant au monde.

Encore une fois, la littérature québécoise apporte une autre voix. Comme dans Indices des feux, la crise écologique est abordée avec subtilité. C'est intelligent. Différent. Et c'est un pas de côté qui fait du bien.
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