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Critique de Levant


Noël avant l'heure.
Postulant à l'opération "Masse critique", j'ai eu la surprise de me voir gratifié d'une superbe édition enrichie de l'un des grands succès de Gaston Leroux : le mystère de la chambre jaune.

Noël, parce que cet ouvrage m'a reporté au temps de sa première lecture. A une époque où un livre et quelques papillotes au pied du sapin étaient une fête. Mais plus surement parce qu'en ce temps-là j'étais enfant dans une famille aimante. Quelle chance ! Me replonger dans cet univers de Rouletabille a été comme respirer un parfum porteur de ces souvenirs.

Noël avant l'heure aussi parce que l'édition qui m'a été adressée par Babelio et les éditions Omnibus fait partie de ce que l'on peut qualifier de beau livre. Couverture cartonnée, reliure dos collé cousu, papier de qualité, illustrée de dessins comme à l'époque. Un ouvrage auquel le seul reproche que l'on puisse faire est qu'il voyage mal, dans nos bagages au poids compté. Et puis enfin, une édition enrichie avec en fin d'ouvrage un superbe dossier fort bien documenté sur la naissance du polar, la biographie et toutes les oeuvres de Gaston Leroux. Elle m'a donné l'occasion de découvrir l'immensité de son oeuvre. Superbe ouvrage en effet dont il faut saluer la parution et dont la tranche ne manquera pas d'attirer désormais l'oeil dans ma bibliothèque. Elle plaira aux petits comme aux grands. Je me dois donc d'en remercier les expéditeurs, ce que je fais volontiers.

Même si parfois les ficelles sont un peu grosses et les raccourcis simplificateurs dans la conduite de ces enquêtes de l'impossible, les relire nous replace dans le contexte de ces fins limiers qui ont fait émerger le genre, et dont les passionnés découvriront les noms dans le dossier en fin d'ouvrage. Ceux-là mêmes dont la réputation s'est construite sur la puissance du raisonnement et non sur un physique ou une plastique photogéniques. Ce qui est pour le moins le cas de Joseph Rouletabille, dont la valeur n'attend pas le nombre des années. Laissons-le parler de la primauté du raisonnement, page 302 : "Ah ! M'sieur le président… Ça, c'est les marques sensibles, encore une fois… les marques sensibles avec lesquelles on commet tant d'erreurs judiciaires parce qu'elles vous font dire ce qu'elles veulent! Il ne faut point, je vous le répète, s'en servir pour raisonner ! Il faut raisonner d'abord ! Et voir ensuite si les marques sensibles peuvent entrer dans le cercle de votre raisonnement…" La gageure étant, pour rester crédible, de ne pas confondre intuition avec divination. Gaston Leroux y excelle.

Très bel ouvrage et riche idée que celle de reproduire une édition de 1910. Les nostalgiques du genre y trouveront leur compte. Quant à ceux versés dans les arcanes de la police scientifique, peut-être y découvriront-ils avec intérêt les prodiges dont devaient faire preuve ces fins limiers qui savaient ne rien à attendre d'autre que de leur perspicacité.

Merci encore à Babelio et aux éditions Omnibus pour l'envoi de cet ouvrage de grande qualité.

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