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Critique de llamy89


J'avoue, s'il ne m'avait pas été suggéré par les "68 premières fois", je n'aurais probablement pas sélectionné le roman de Myriam Leroy. L'auteure m'a capté mais bousculée aussi...

Cinquante nuances de noirceur habitent ce récit. La jeune narratrice, revient sur son amitié avec Ariane. La sulfureuse Ariane est une "belle des poisons".

Charismatique et mal dans sa peau, la belle indienne attire comme la dionée piégerait une mouche, sans aucune chance d'échapper à une issue cruelle pour deux personnes qui ont la vie devant elles.

Les deux jeunes filles vont se construire et se reconnaître dans leur différence, l'une pseudo-bourgeoise, l'autre d'une famille aisée pervertie par le pouvoir de l'argent.

Ne vous y trompez pas... le roman, son atmosphère, la relation, tout est décrit avec une justesse dérangeante, d'une plume habile. Un style incisif et cru, troublant de vérité qui mérite qu'on le lise sans joie, jusqu'à la triste conclusion.

Peut-être est-ce dû au fait que l'adolescence a été bien plus insouciante voire clémente pour moi que pour ses deux jeunes femmes dont les parents sont dépressifs, si peu heureux eux-mêmes. Je n'ai pas non plus trouvé l'émotion de cette amitié amoureuse, la description en est parfois trop clinique. Pourtant la plume frappe au coeur. Quelle tristesse que ce rendez-vous raté avec la vie, la découverte de la séduction, le partage, les cascades de rires... ont été remplacées par les jeux pervers, la torture mentale de jeunes garçons boutonneux et trop confiants.

"Ariane a vécu et elle n'apparaît nulle part"... la jeune narratrice raconte ses quelques années de 12 à 14 ans ou une attache fusionnelle parfaite les a unit puis désunit. A l'heure de la narration, elle ne semble pas plus épanouie, structurée que dans ses années de fusion avec la belle Ariane.

Le roman est écrit à la première personne, est-ce autobiographique ou purement fictionnel ? L'écriture nous plonge dans les affres d'une adolescence en souffrance, qui cherche sa place dans un univers qui n'a pas pris la mesure de ses difficultés à grandir et entrer dans le monde adulte.

Le voyage initiatique de ces deux jeunes filles laisse groggy par le mal-être qui transpire jusqu'à l'épilogue.
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