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Critique de Bunee


Ça y est, vous le trouvez désormais un peu partout sur la blogosphère littéraire, cet ouvrage étant l'objet d'une opération masse critique spéciale organisée par Babelio. Ca peut en agacer certain, je conçois.

Mais ne vous en détournez pas pour autant, il vaut vraiment le coup d'oeil, et sans ce système je ne l'aurais jamais découvert. le lecture de ce livre m'a entrainée dans une nuit presque blanche, tant l'histoire m'a absorbée.

On y retrouve Georgie, a.k.a Georgine, Georgia, Mrs George … C'est une mère de famille sujette à quelques crises de nerfs, écrivain contrariée de roman à l'eau de rose, auteur d'articles dédiés faute de mieux à des colles et glues en tous genre, qui paraissent dans une revue spécialisée.

Mais comme elle le dit à un moment, on s'habitue.

Son fils Ben est un ado qui a l'air gentil mais paumé, à cette période obsédé par la fin du monde et le retour de l'Antéchrist. Il a une soeur qui fait sa vie, ailleurs. Les enfants sont grands et n'ont plus vraiment besoin d'elle, ce qui lui rappelle de façon assez cruelle son age.

Vient s'ajouter au tableau la séparation de Georgie d'avec son Mari , Rip, cette séparation étant issue d'une discussion assez cocasse (une sombre histoire de "chenilles" à fixer dans le mur pour installer un porte brosse à dents) qui dégénère en bataille de mousse de lait.

Donc Rip fuit l'hystérique de service et file s'installer chez des amis, un couple dont l'union va être mise à rude épreuve par cette arrivée.

Moralement ruinée et désespérée, Georgine finit par mettre à la benne les affaires de Rip. Les disques, les vêtements, les paperasses … Cet aspect du récit n'est d'ailleurs pas sans rappeler les confessions d'une célèbre trentenaire poissarde avec les hommes, fan de bouquins de développement personnel, et dont le journal a inspiré un film, Bridget pour ne pas la nommer.

C'est qui introduit une autre facette de l'histoire : la rencontre avec une vieille excentrique, qui se présente comme Mrs Noémie Shapiro. Cette dame, à la fois mystérieuse et très extravertie, ressemble à une clocharde, sent le fromage et le pipi de chat, fréquente les discounts alimentaire (tout comme Georgine, d'ailleurs, qui exprime ici les séquelles d'une éducation ouvrière et des manies maternelles) et pourtant possède une superbe maison qui va attirer bien des convoitises (3eme facette de l'histoire, on y arrive). On va découvrir plus tard des accointances mystérieuses avec Israël, un premier amour interné en Allemagne pendant la guerre, un mari musicien virtuose mort d'un cancer, un fils caché qui n'est pas son fils, etc, bref, de quoi nourrir l'appétence naturelle de Georgie pour la Romance et attiser sa curiosité.

Les convoitises sur la maison se font jour lorsque suite à une chute (puis deux) de Noémie. Un ténébreux complots entre services sociaux et agences immobilières vient s'ajouter au roman, lui donnant une fragrance d'intrigue simili policière, et rendant d'ailleurs Georgie complètement parano. (Et accessoirement lui offrant une nouvelle aventure de nature à lui faire oublier

La galerie de portraits se complète au fur et à mesure de personnages hauts en couleurs: des agents immobilier au sex-appeal troublant et à la poésie hasardeuse, des palestiniens qui s'installent dans la maison moyennant travaux (mal) réalisé, un fils de retour d'Israël qui n'est pas celui de Noémie mais celui de la « vraie » madame Shapiro et qui revendique la propriété de la maison, la dite maison devenant une reproduction miniature du conflit israélo-palestinien.

Mais finalement tout sera bien qui finira bien, quoique de façon surprenante.

C'est un livre qui ne manque pas de sel, frais, coloré et remuant, même si parfois on sent le fil brouillonner. C'est très souvent drôle, parfois nettement moins, et le message, une vraie tendresse. Tous humains, avant toute chose, et soumis aux mêmes tourments. Et cette quête d'affection , d'attaches, symbolisée par l'adhésif tout au long des chapitres (qui ont d'ailleurs pour la plupart comme titres des noms d'adhésifs) est vraiment touchante.

Un très agréable moment, donc.
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