AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de dreamworld


Dans un futur proche, les fétus ne grandissent plus dans le ventre des mamans mais dans des machines. Les bébés n'ont plus le matériel génétique de leurs parents mais ceux de donneurs. Ils ne sont plus conçus avec amour, mais sont achetés et commandés sur internet. Il est possible de choisir entre différentes caractéristiques plus chères les unes que les autres. Dans le catalogue, les yeux bleus coûtent autant que dix points de QI supplémentaires. Il faut choisir entre un nez tordu et des cheveux plus clairs.
Maïa, comme tous les enfants de sa connaissance, a été commandé par ses parents. Elle a maintenant quinze ans et tombe amoureuse d'Anthony, un garçon étrange qui lui ouvre peu à peu les yeux sur la vie qu'ils mènent tous. L'amour est considéré comme une maladie pas bien grave qui peut se guérir rapidement à coup de médicaments. Parallèlement à cela, ses parents décident d'avoir un autre bébé, Tom, et Maïa se sent remplacée. Ses parents ont maintenant plus d'argent et peuvent acheter un bébé plus beau et plus intelligent qu'elle.

Cette histoire, je l'ai ressentie comme une dénonciation de l'avancée de notre système actuel et du capitalisme. Ce roman est écrit d'une manière vraiment très simple, de façon à ce qu'il soit accessible à tous. Les phrases sont tournées au plus facile et tout est fluide. de plus, le livre est assez court et se lit vraiment rapidement.
Le fort du livre, c'est tout la réflexion qu'il apporte. Des parents qui rendent leur enfant car elle a 10 points de QI en moins, et qui s'estiment "trompés sur la marchandise". Les parents ne se mettent plus ensemble parce qu'ils s'aiment, mais parce qu'ils sont compatibles et les tests les montrent susceptibles de passer le reste de leur vie ensemble. Les parents sont moins proches de leurs enfants, notamment les mères qui ne les portent plus dans leurs ventres. J'aime beaucoup la question que Maïa se pose : quand Tom commence-t-il à être Tom ? Quand ses parents l'achète, lorsqu'il est créé à partir de cellules de donneurs, lorsqu'il commence à se développer, ou quand il est donné à ses parents ?
D'un autre côté, je trouve que cela nous fait nous interroger sur la société et le capitalisme. Si tu es pauvre, tu ne pourras pas t'acheter un enfant avec beaucoup de QI, tu ne pourras pas le rendre beau. Et dans ce monde ou la richesse est montrée aussi à travers les enfants que tu t'achètes, être moins beau ou moins intelligent est encore un plus gros problème que dans la société actuelle.
En plus, les gènes ne font pas tout. Il y a le génotype, c'est-à-dire les gènes que tu as, et le phénotype, soit la façon dont tes gènes s'activent ou non face à ton environnement. Si tes gènes d'intelligence ne sont pas exploités, tu n'auras pas tes 150 de QI prévu. En plus, comme dit Anthony, le QI ne fait pas tout et ce n'est pas la seule façon de mesurer l'intelligence. le cas de la meilleure amie de Maïa nous montre aussi que, quand tes parents t'ont commandés, comme cela, il sont déçus à la moindre erreur de ta part, dès que tu sors un peu de la route qu'ils ont tracés pour toi.
Enfin se pose la question de la liberté. Les enfants appartiennent à leurs parents. Un bracelet les suit et les trace. La tablette de Maïa a été programmée pour s'éteindre à minuit pile et elle ne peut pas la rallumer. Elle n'est pas libre de ses mouvements.
Toutefois, la fin est jolie et montre qu'il est possible d'aimer dans cette société qui a quand même quelques qualités malgré tous les défauts.

Ce roman, ce n'est pas l'histoire de Maïa et de sa vie, son histoire d'amour bien trop rapide, ses amitiés, ses défis, ses rêves. Ce roman, c'est toute la réflexion autour du hasard et de ce qu'il nous apporte de bien dans la vie.
J'ai mis seulement trois étoiles car, même si j'ai adoré tout le côté réflexion, les débats que ce roman peut engendré, l'histoire en elle-même ne m'a rien apporté. Je trouve cependant que ce livre est ouvert aux plus jeunes, aux collégiens par exemple, et ce serait tout à fait le genre de livre que j'aurais pu avoir à lire lorsque j'étais au collège.
Commenter  J’apprécie          80



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}