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Critique de laulautte


Il fut un temps où la femme n'était pas l'avenir de l'homme mais était bel et bien perçue telle un danger pour lui, comme le représente le célèbre mythe de Salomé dont une de ses nombreuses représentations (une de Gustave Moreau) illustre la couverture du roman d'Ambroise Liard La Reine des Sicambres.
L'héroïne de l'intrigue est Renate, jeune fille « naturelle », qui ne revêt pas l'aspect de la femme manipulatrice, vile tentatrice de l'icône mythique, mais celui de la femme manipulée certes par une mère mais pas pour le dessein de couper une tête. Dans La Reine des Sicambres pas de tête coupée mais une tête courbée, celle de Clovis « Fier Sicambre » lors de son baptême par l'Evêque Rémi à Reims, évènement qui sera la clé de voûte de l'intrigue. Ce baptême donc, initié par la Reine Clotilde, servira le dessein du roi, convaincu des intérêts politiques et stratégiques que lui apporterait sa soumission au christianisme, de conquérir les royaumes barbares ariens. Mais aussi ceux de la reine elle-même, qui fait de la conversion de Clovis « hérétique fanatique, adepte de Wotan » son « glorieux combat », dont l'enjeu sera d'asseoir la domination du pouvoir grandissant de son époux durablement… Un enjeu primordial qui sera menacé par Renate, sa jeune protégée adoptée à sa naissance, aux origines et à la marque de naissance mystérieuses qui font de la jeune fille une ombre aux ambitions du couple royal.
Avec La Reine des Sicambres, Ambroise Liard s'approprie les faits historiques de l'union de Clotilde et du baptême de Clovis en y intégrant le personnage fictionnel de Renate avec (ce qui semble être une parfaite) maîtrise, et nous livre un récit très féminin et original . Mais Ambroise Liard ne fait pas montre de la même ambition que celle des personnages historiques auxquels il se réfère… L'écriture est agréable avec un vocabulaire approprié mais le style est trop rigide à trop vouloir l'ancrer dans les faits historiques, tout comme la construction du récit découpé en quatre parties et des chapitres courts, bien trop nombreux, dans un roman de 150 pages… un rythme de cesse coupé et un roman bien mince pour s'imprégner de l'histoire et des personnages.
Des regrets donc… j'aurais aimé me perdre dans un récit plus approfondi autour de la mythique ascendance de l'héroïne que de me perdre dans des séries de complots et trahisons qui n'apportent rien à la fiction. J'aurais aimé m'attacher à elle et aux autres personnages, ressentir quelques émotions à leur égard. J'aurais aimé vivre pleinement cette histoire prometteuse… choisie dans le cadre de la Masse Critique… J'aurais aimé finalement que cette histoire soit empreinte d'un peu de plus de magie et peut être d'un soupçon de fantasy, qu'Ambroise Liard laisse libre cours à son imagination… après tout il avait vraiment en mon sens une intrigue originale à développer…
Merci à l'équipe Babelio et aux éditions Toucan Noir (qui signent un ouvrage de qualité) pour cette curieuse découverte quelque peu frustrante.
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