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Critique de Enroute


Il faut penser au Moyen Âge et retrouver ce qu'était penser au Moyen Âge. Pour Libéra, ça ne fait pas de mystère, au XIIème siècle, le monde latin est en sous-développement intellectuel. La zone du monde où renaît la pensée philosophique se situe depuis trois siècles entre Bagdad et Cordoue. Quand les traductions et commentaires d'Aristote par Averroès déferlent sur l'université de Paris au début du XIIIème siècle, c'est un choc. On y reproduit les mêmes clivages que ceux qui eurent lieu à Bagdad plus tôt : l'opposition ou la tentative d'association entre la foi et la raison.

Le grand moment de l'université médiévale est datée de l'année 1277 lorsque l'évêque de Paris, Etienne Tempier, publie 219 thèses qui ne doivent plus être discutées. Ces thèses, paradoxalement servent à constituer un nouveau mode de pensée : car le travail de synthèse d'Etienne Tempier pour condamner les thèses qui lui déplaisent est un bréviaire à contester...

Aidé par ces thèses qui prétendaient pourtant en combattre le phénomène, l'ascétisme chrétien se laïcise ; entre le théologien et l'universitaire naît un nouveau type de professionnel, érudit et laïque : l'intellectuel. Dante et Maître Eckhart (ainsi nommé car diplômé de l'université de Paris) en sont les premiers représentants.

Ces considérations permettent de comprendre que la Scolastique médiévale et tout le savoir européen se sont constitués sur le socle de la philosophie arabe, une fois que celle-ci fut importée dans le monde latin. Se souvenir du Moyen Âge permettrait peut-être de faciliter les problèmes religieux d'aujourd'hui.
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