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Critique de JLBlecteur


Ce qu'il y a de magnifique avec la lecture, c'est que l'on peut, d'un livre l'autre, changer du tout au tout, d'époque, de continent et bien sûr, de sujet. Aujourd'hui, je quitte donc l'Ouganda pour la Réunion, on ne dit jamais cela dans la vraie vie.

Ici nous faisons connaissance avec Myléne (heu, Mi pour les proches), la cinquantaine flamboyante, fière et proprette épouse d'un pharmacien biarrot et mère de trois enfants dont deux sublimes  garçons,  Thadée et Zachée (si, si, je vous jure), les aînés, autour des vingt ans, fans absolus et accomplis de surf ce qui en rajoute à leurs physiques d'apollons.

Seulement le plus âgé, Thadée donc (faut s'y faire, t'as des idées, parfois), s'est autorisé une année sabbatique pour s'adonner à sa passion sur les côtes réunionnaises ou la malchance (pour une fois) l'a mis en présence d'un requin-bouledogue qui a eu l'outrecuidance de s'octroyer un morceau de sa jambe droite (Ce ne sont pas des façons tout de même !) dont il devra être amputé (Il va marcher beaucoup moins bien, forcément !)

Accourue dès que possible à Saint-Denis, Myléne (heu, Mi, pardon) fond sur le lit d'hôpital de son grand blessé, persuadée à l'avance de l'incompétence crasse des médecins locaux qu'elle qualifierait volontiers d'indigènes. Elle y retrouve également son second fils, Zachée (faut s'y faire aussi, sachez que je n'ai rien inventé), présent sur zone lors de l'accident pour avoir rejoint son frère pour quelques jours de vacances en compagnie de sa petite-amie, Cyndie, peu appréciée de l'exigeante mère de famille (normal, avec un prénom si commun !)

Mission à accomplir (si vous l'acceptez) : ramener le chérubin urbain en métropole pour une garantie sur facture de reconstruction haut de gamme.

Bon, quitte à être à La Réunion, elle accepte quand même de faire un peu de tourisme (rentabilisons le billet, c'est pas donné quand même) et valide la proposition de Jérémie, un guide qu'elle exècre, de partir pour une méga randonnée de découverte ilienne (aussi crédible que moi en danseuse classique).
Han, mais que cette île est sublime (on ne le savait pas, dis donc) !

Pendant ce temps, au bercail et donc loin du marigot, jouant de sa manivelle à tire-larigot, l'apothicaire biarrot s'en tire à bon compte dans la buanderie sur programme essorage (elle se prénomme Maud, le bon compte qu'il tire) et n'est pas sans goûter la solitude par la situation offerte (comme sa maîtresse, par ailleurs).

Mais, bon, même les bonnes choses ont une fin et de nouveau la famille est réunie quand quittée est La Réunion.

 Commencent alors la convalescence dans 'Le' centre spécialisé qui va bien pour le jeune homme très perturbé (on le serait à moins) enclin aux idées suicidaires (pas marteau, il garde une dent contre le requin).

Mais, ce jeune homme si bien comme il faut sous tous rapports est-il aussi sain que son apparence semble l'indiquer ? Cette enfance qu'il a vécue auréolé d'une réputation de demi-dieu a-t-elle fait de lui un homme équilibré ou un mouton à cinq pattes ?

Wait and see, ou plutôt wait and sea, sex and sun, on est chez les surfeurs, que diable !

Comme chaque chapitre donne la parole à un des divers intervenants (dans la famille Chastaing, je veux, la mère, le père…) il arrive que ce soit le cadet qui fasse part de ses soucis, avec plus de distance que ses parents ou son frère qu'il avoue cependant déifier lui aussi. Seulement, une propension à s'appesantir (lourdement) sur les termes techniques du surf rendent son propos un peu indigeste et permet à l'autrice de nous envoyer un petit clin d'oeil en coin du genre « z'avez vu comme j'ai bien bossé mon sujet", affichant un beau syndrome de ‘première de la classe' au passage.
Dommage, c'est pourtant le plus intéressant des personnages, jouissant d'une fine intelligence et doté d'un très mature recul sur la vie pour un jeune homme de son âge.

Mais,  rappel, le propos de ce roman à suspens est de nous faire frémir (parfois bouillir) à la lecture d'un drame ou plutôt d'une tragédie familiale (faites brailler les Walkyries).
Donc, la morsure du requin ne sera qu'un amuse bouche à la carte de ce joyeux festin gastronomique où les masques vont tomber les uns après les autres (comme les mouches après un pshit pshit de raid) pour nous révéler les véritables cerveaux qui se cachent sous ces crânes personnages pour certains cependant  écervelés.

Sauront-ils nous séduire ou nous dégoûter, nous attendrir ou nous rebuter, nous plaire ou nous faire horreur, nous hanter ou nous laisser indifférents ?

Si la trame générale de l'intrigue et le profil des intervenants ont su me plaire, je suis quand même resté les yeux dans la vague, d'autant que le tout nous est quand même servi sous la méga-louchée de chantilly fouettée indigeste d'un style ou le grotesque se dispute avec le ridicule et le caricatural sans oublier quelques vulgarités pas piquées des hannetons pour affiner la présentation.
Pour exemple,  la dernière partie hallucinante et hallucinée racontée par la jeune soeur de 13 ans, Ysé (il faut s'y faire je vous dit) qui clôture le roman par une scène qui flirte avec le Grand-Guignol dans un langage et un vocabulaire qui ne correspondent pas du tout à son âge. Bon, on a quand même échappé au jerrican d'hémoglobine, c'est déjà ça !

Quant au titre, ‘les garçons de l'été' pour mémoire, il manque singulièrement d'originalité et d'à-propos, la scène declencheuse se passe juste avant Noël.

Lecture totalement dispensable à mon humble avis.
 
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