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Critique de Tancrede50



Le roman de Ruth Lillegraven évoque deux sujets abordés il y a 14 ans dans La bête de Roslund à savoir : quand les lois ne protègent pas le citoyen, le citoyen peut-il faire justice lui même? et aussi : "peut-on tuer quelqu'un sous prétexte qu'il est lui-même un tueur, un bourreau?" Il parle également du problème de la maltraitance infantile. Et aussi de l'infidélité et de ses conséquences. Des sujets importants.
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Mais le roman est d'abord l'histoire d'un couple qui a cessé de s'aimer. Haavard, le mari est pédiatre en service hospitalier et infidèle. Il est témoin du décès à l'hôpital d'un enfant, décès causé par des coups portés par son père, connu pour être brutal. Cet évènement va l'amener à lister ceux dont il est certain qu'ils maltraitent leurs enfants. Son épouse, Clara, encore marquée par son passé traumatisant, est fonctionnaire au ministère de la Justice et s'est beaucoup investie dans la préparation d'un projet de loi contre la maltraitance infantile. Mais l'immobilisme règne au ministère. Son projet de loi passe à la trappe. Ainsi curieusement, chacun des deux conjoints veut se battre, avec ses moyens limités, pour une meilleure protection de l'enfance.
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Mais c'est aussi un roman policier : le père de l'enfant mort de maltraitance est abattu au sein même de l'hôpital où il avait amené son fils mourant. Qui l'a tué? Est-ce que quelqu'un a fait justice lui-même? L'enquête de police s'avère particulièrement difficile. le tueur fait-il partie de l'équipe hospitalière? La police arrête une personne qu'elle croit coupable. Cette personne n'a pas d'alibi, a un mobile et a eu accès à une arme du même type que l'arme du crime. Mais on a vite une idée différente de qui pourrait être coupable. Néanmoins, on se dit que l'auteure s'amuse à nous envoyer sur de fausses pistes. Alors qui?
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Finalement, ce qui a surtout retenu mon attention, c'est la qualité de l'écriture du récit. Les dialogues acerbes entre Haavard et son épouse sont tellement réalistes qu'on en est à se demander si l'auteure n'a pas été témoin de telles tensions familiales. Réaliste également l'ambiance de travail autoritaire, sournoise et finalement… inefficace, dans un cabinet ministériel. Là, on croit l'auteure sur parole, puisqu'elle a été conseillère pendant 8 ans au ministère des Transports à Oslo. Réalistes enfin les scènes d'infidélité, avec l'alternance entre désir et remords, entre moment actif et pause. On est plongé à la fois dans des difficultés de relations de couple, dans une enquête de police compliquée et dans des grands problèmes de société. Et l'auteure a construit une intrigue originale, avec un suspense constant et une série de révélations et de rebondissements dans les derniers chapitres. Un très bon roman, méconnu semble-t-il.
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