Que peut-on faire pour enrayer la maltraitance infantile, celle qui passe inaperçue, celle que les médecins signalent, mais où les suites légales sont inexistantes ? C'est parce qu'elle veut faire évoluer les choses que Clara fait dans le cadre de son travail au sein du cabinet du ministre de la Justice Anton Munch, une proposition de modification de la législation norvégienne pour responsabiliser davantage le personnel de toutes les instances publiques face à la maltraitance infantile.
Clara a un époux, Haavard, médecin et des jumeaux Nikolai et Andrea. Clara est une femme secrète, qui semble détachée de sa famille. Elle a un père, Leif, qui vit toujours à la ferme dans le Vestland et une mère, Agnès, malade mentale, internée depuis des années sans que Clara ait de contact avec elle. Leif et Agnès sont séparés depuis longtemps. le petit frère de Clara, Lars, est décédé.
Havaard de son côté est issu d'une famille aisée : son père, William Fougner, a exercé de hautes fonctions juridiques. La vie a toujours été douce pour lui. Il charme et trompe Clara avec sa collègue de travail, Sabiya,elle aussi, médecin, mais qui a un époux extrêmement jaloux. Dans le service d'Ullevål, où travaille Havaard, il y a aussi Roger, infirmier homosexuel et raciste et Bente, une autre infirmière.
Lorsque qu'un enfant, Faisal Ahmad, arrive dans le service d'Havaard, en état de mort cérébrale et décède suite aux coups infligés par son père, le choc est immense. La question du droit d'alerte et du secret professionnel se pose alors concrètement pour les membres de l'hôpital. le père est retrouvé mort, abattu d'un coup de revolver peu de temps après. Et d'autres meurtres suivent, tous concernant des parents maltraitants, non dénoncés, avec la présence des membres du staff médical, à proximité.
Nous allons suivre tout au long du roman, les tribulations et les pensées d'Havaard, Roger et Clara, ce qu'ils cachent, ce qu'ils se cachent et se qu'ils découvrent sur eux-même et leurs relations avec les autres.
Le livre s'ouvre sur un accident de la route : une voiture qui plonge dans un fjord et dont seule, une jeune fille réchappe. le conducteur est mort noyé. Cet épisode est l'axe central du roman qui raconte le combat d'enfants maltraités ou négligés. Ce roman raconte l'histoire d'un scalpel à forme humaine, qui va trancher parce que le droit ne sanctionne pas assez les parents maltraitants et que ceux qui alertent ne sont pas entendus, ou que ceux qui voient, se voilent la face.
C'est un roman glacé, un monde observé par un oeil acerbe, qui ne se fait aucune illusion. le titre est parfait "
Tout est à moi" (il est extrait d'un poème qui semble vouloir dire que tout nous appartient, jusqu'au jour où cela nous est retiré) sauf qu'ici, il est l'expression d'une toute puissance aussi vibrante que le rouge de la couverture, un rouge presque orange comme de la lave en fusion.