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Critique de carnet-de-voyage


Baer Creighton n'aime pas qu'on le fasse chier en dehors de lui acheter un peu de gnôle (un délice, à ce qu'il paraît) qu'il distille, lui même, au fond des bois....

Baer n'a pas d'amis, même ne mange pas de Curly, pour autant...

Il a un frère, Larry comptable comme ses pieds, avec qui, depuis l'enfance il est brouillé (comme les œufs), voir même fâché, grave...

Gamins, Larry avait traité devant Baer, leur propre mère de "pute" (excusez-moi l'expression)... Baer, lui fit comprendre que ces genres de choses ne se disent pas en lui écrasant les deux orphelines dans sa poigne de fer...
Le Larry, meurtri comme pas deux, une fois rentré à la maison, bricola une prise électrique afin que le Baer s'éléctrocute....

C'est ce qui se produit...
Mais depuis Baer perçoit le mensonge chez les personnes qu'il croise... Leurs yeux deviennent rouges comme le sang, il se prend une décharge dans tout son corps, tout comme ce soir où il eut le malheur de toucher cette fichu prise, devant le sourire béat et niais du frangin aux bourses brisées....

Et si je vous parle de Ruth, alors là.....

Baer, cinquantenaire, n'attends plus rien de la vie....
Le fric ? Pourquoi faire ? Son petit business lui rapporte de l'argent à ne savoir qu'en faire...

Il thésaurise....

Et ça peut aider Mae, sa nièce et ses trois mômes qu'elle a eu avec ce propre à rien de Cody, le fils du shérif, propre à rien lui aussi....A croire que c'est générationnel...

Ce Cody, qui traîne avec le caïd du coin, Joe Stipe, qui sous les dehors d'un bon patron de société de camionnage, organise des combats de chiens, de préférence des pitbulls, en ouvrant des paris sur la mort de ces pauvres bêtes...
Réjouissances auxquelles se joignent le shérif, le frangin Larry, le pasteur et d'autres blaireaux que Baer connait si bien, vu que la plupart adore sa bibine...

Baer a un ami....un confident auquel il parle, et ce dernier, chose inouïe, lui réponds...
Cet ami, c'est Fred, un bon pitbull blanc, qui malgré son langage en peu vert, est un tendre....

Il n'est pas dans l'habitude de Fred de découcher, de ne pas donner signe de vie pendant tout ce temps...

Mais quand Baer voit une camionnette blanche flanquer devant sa masure une sorte de gros sac blanc comme des haricots, il sent une décharge dans tout son corps...

Bon sang....

Fred agonise.... Ses plaies béantes suppurent.... ses yeux gorgés de sang ne verront plus jamais le soleil... sa respiration n'est plus qu'n léger souffle....

Baer aurait pu prendre alors son Smith et Wesson et soulager son Fred...
Mais, avec l'énergie du désespoir, Baer va garder en vie son ami et lui jure, sur sa vie, qu'il retrouvera, ce fils ou ces fils de pute qui lui ont fait ça...

En mémoire de Fred.

Et, là c'est tout le talent de Clayton Lindemuth qui nous régale dans cette plongée, lente, mais inévitable dans cet engrenage qui est nourrie par la violence et la vengeance...
Mais où l'humanité scintille, à défaut de briller, dans le coeur de Baer....
Tout comme un souvenir, en mémoire de Fred...

Un très bon, excellent même, roman noir.... aussi bon à ne pas douter que l'élixir aux pommes de Baer....

« J'essaye de noyer mon chagrin dans l'alcool mais depuis le temps... Il appris à nager, mon chagrin. » (Philippe Geluck).
En mémoire de Fred...




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