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Critique de Chestakova


« Le passé c'est comme l'étranger, ce n'est pas une question de distance, c'est le passage d'une frontière ».
Cette citation de Chris Marker ouvre le roman d'Hugo Hindenberg, lequel propose au lecteur, dans ce récit, d'explorer avec lui , cette ligne imaginaire qu'est la frontière, entre aujourd'hui et hier.
Cet hier n'est pas innocent, il est tout entier inscrit dans le souvenir d'une disparition. A six ans, la mort de la mère c'est d'abord le creux de son absence. L'auteur nous fait entrer dans ce que cette absence est devenue quinze ans après: une empreinte indélébile hantée de questions dans un présent qui en devient fantomatique.
le récit se présente comme une errance poétique dans ce temps suspendu: « Je ne porte plus de montre » dit le narrateur pour commencer son histoire et nous y emmener. Il suffit donc d'un automne et de l'anniversaire de la mort pour passer la frontière, entrer dans la réalité de ce suicide et transformer les questions non formulées en quête active. Faire revivre ce temps de la mort, en percer le mystère, donner aux derniers moments de celle qui n'est plus, la réalité d'un présent.
La force du récit tient à la mise en abîme de cette recherche dans le fil échevelé des jours, des nuits, du narrateur. Il y a dans sa quête d'une rencontre et d'un amour, quelque chose de désespéré qui porte la trace d'une autre recherche, plus silencieuse.
J'ai aimé l'écriture poétique et légèrement tortueuse, dans une distance un peu onirique, le narrateur m'a paru proche, jusqu'à me souvenir du petit garçon de la plage du précédent roman, j'ai lu celui ci comme un écho au précédent. Il n'est pas si fréquent que la lecture d'un livre vous réconcilie avec un autre récit.
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