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Critique de MadameTapioca


La première chose que l'on remarque quand on entre dans ce livre, c'est l'écriture.
Les mots sont simples, justes, d'une précision sensible, capables de vous emporter immédiatement dans la tête du narrateur de 10 ans, sur une plage de Normandie en plein été.
Hugo Lindenberg parvient à exprimer l'invisible : les détails, les odeurs, les sensations du sable, des vacances et de l'ennui.
Soudain on est à nouveau dans ces après-midi d'un mois d'août de notre enfance, des après-midi qui s'éternisent sous la chaleur écrasante et que l'on a parfois bien du mal à remplir.

En vacances, seul avec sa grand-mère, le narrateur passe son été sur la plage. C'est là qu'il épie l'intimité des « vraies familles ». Lui qui n'a plus qu'une grand-mère silencieuse et une tante qui pue, découvre des pères et des mères parfaits. Il fantasme des idéaux de cellule familiale, de normalité. Né dans une famille juive endeuillée par la Shoah, hantée par des secrets, il navigue entre honte et doutes, persuadé que le monde n'est pas fait pour lui.
Le roman s'ouvre alors qu'il explore du bout d'un bâton une méduse échouée. A ce jeu un peu cruel vient se joindre Baptiste et autour de ce corps visqueux nait une amitié estivale, l'apprentissage du monde, un autre possible.

C'est un premier roman qui semble porter en lui des années de travail d'écrivain. Tout est d'une beauté saisissante et pourtant pas de coup de coeur pour moi parce qu'il y a cette fin….
Je reconnais avoir un vrai problème avec les fins ouvertes, les fins qui ne m'apportent pas de réponses et qui me laisse un sentiment d'inachevé, ou pire de facilité.
Je garderai donc à mémoire la grâce et la délicatesse de ce texte, je repenserai sans doute longtemps aux oscillations intérieures de ce petit garçon et regretterai tout aussi longtemps que cette histoire n'ai pas une conclusion à la hauteur des pages qui la précèdent.
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