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Critique de Fandol


Lisant la dernière ligne du roman signé Hugo Lindenberg, Un jour ce sera vide, justement récompensé du Prix du Livre Inter 2021, j'aurais aimé que ça continue, que les confidences de ce gosse d'une dizaine d'années se poursuivent…
L'amitié qui se noue entre le jeune narrateur et Baptiste, garçon du même âge, sur une plage de Normandie, donne au texte une profondeur riche et émouvante. En trois grandes parties et vingt-six chapitres, l'essentiel est dit, évoqué avec douceur, tact et délicatesse.
Ce garçon vit chez sa grand-mère, dans un appartement d'une grande villa, à guère plus d'une centaine de mètres de la plage. C'est là qu'il taquine les méduses avec un bâton et c'est là que Baptiste l'aborde et qu'il est question de la mort de ces étranges et dérangeantes bestioles.
Les cauchemars, les rêves, les envies, les souvenirs de ce gosse reviennent par vagues, au fil de cette amitié avec Baptiste, amitié devenue tellement importante et primordiale pour lui.
Sa grand-mère est là, femme admirable qui parle avec un fort accent évoquant ses origines polonaises que complètent des allusions aux drames causés par la folie nazie.
Une tante un peu dérangée les rejoint. Il en a honte mais elle l'attire aussi et lui permet des rencontres au café où elle l'emmène pour faire le plein de tabac. Dans sa chambre, il y a des photos, un désordre, une puanteur peu attrayante mais sa présence rappelle à l'enfant ses parents, un accident… mais sans en dire davantage.
Ainsi, le texte colle parfaitement à tout ce qui peut traverser l'esprit d'un garçon de dix ans partagé entre honte, manque de confiance et désir d'être aimé.
L'amour justement, il le ressent avec la mère de Baptiste qui le fait rêver, l'embrasse dans son lit lorsqu'il dort chez son ami. Cette famille est heureuse, parfaite, partage une vie bien ordonnée dans une villa très agréable mais des failles se font jour avec le père qui n'apprécie pas la présence du garçon.
Quand il regarde sa grand-mère faire la vaisselle, plier le linge, le repasser ou lorsqu'elle le lave, ce petit-fils est captivé par la magie de ses mains. Hugo Lindenberg écrit là une page particulièrement admirable.
Des moments tout simples d'une vie en vacances sur la côte normande, un passé difficile revenant régulièrement gâcher l'instant présent, confidences, espoirs, cauchemars, tout cela est passé au crible d'une amitié profonde, sincère mais aussi complexe.
Un jour ce sera vide est une pépite de littérature, un premier roman pour Hugo Lindenberg qui affirme ici un talent, une délicatesse, une finesse et j'ai été pleinement conquis à mon tour !

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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