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Critique de kedrik


kedrik
07 septembre 2011
Il y a quelques années, on a découvert un pays jusque là inconnu. Je ne sais pas pourquoi, mais tous les explorateurs l'avaient raté depuis des siècles. Quelqu'un lui a donné pour nom Suède. C'est un pays étrange qui ne vit que grâce à l'exportation d'une seule ressource : le polar. Et Let the right one in est donc fort logiquement une sorte de polar. Je ne vous en raconte pas à nouveau l'histoire, il suffit de lire ma critique du film plus bas pour apprendre de quoi il en retourne.

Sans me lancer dans une critique comparée entre la version péloche et papier, je pense que le film est pour une fois bien supérieur au roman originel. En fait, l'image permet parfois de raconter en quelques plans simples ce que le livre doit raconter en long et en large. Ainsi le statut de tête de Turc d'Oskar est rapidement mis en place dans le film alors que dans le bouquin, c'est terriblement longuet de s'enfiler les scènes de maltraitance. de plus le livre met réellement l'accent sur le lien pédophile entre Eli et son homme de main. C'est quelque chose que je n'avais pas vu dans le film et qui m'a craché à la gueule pendant la lecture. Ce n'est pas une mauvaise idée, mais ça ajoute du sordide là où il n'y en avait pas besoin. C'était déjà en soi une histoire assez glauque sans avoir besoin de jouer la carte du prédateur sexuel instrumentalisé.

De même, le récit prend des détours désagréables en s'intéressant à des personnages très secondaires (comme les piliers de bar du coin) qui donnent une atmosphère très Deschiens-misère sociale. Je n'avais pas envie d'en savoir plus sur ces gens, ceux qui m'intéressaient c'était Eli et Oskar.

Le livre accentue le sentiment de vide de la société suédoise. C'est un univers où les couples sont tous divorcés, où les mères esseulées sont absentes, où les enfants sont livrés à eux-mêmes, où l'on boit beaucoup, où l'hiver engourdit les relations humaines, où les flics n'arrivent à rien... Je suis lassé de cette vision sombre et étroite de la Suède.

Pour ne rien arranger, l'écriture est d'une platitude soporifique.

Je conseille donc le film, encore et toujours, mais ne vous sentez pas obligé d'aller à la source avec le roman.
Lien : http://hu-mu.blogspot.com/20..
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