Le drame de Diderot à Ionesco

Ainsi fixé dans l'espace et dans le temps, le drame n'en est pas moins difficile à saisir dans ses antécédents et ses développements. Ses contours et ses limites échappent.
Victor Hugo dans son "William Shakespeare", admirait "l'immensité" et "l'ubiquité" du drame :
"C'est une étrange forme d'art que le drame. Son diamètre va des "sept chefs devant Thèbes" au "Philosophe sans le savoir", et de Brid'oison à Oedipe. Thyeste en est, Turcaret aussi. Si vous voulez le définir, mettez dans votre définition Electre et Marton".
Un siècle après, la superficie du drame s'est encore accrue, et la liste des héros singulièrement enrichie.
Au drame bourgeois et romantique se sont adjoints le drame de moeurs, le drame symboliste et toutes les formes du drame contemporain.
A côté du "Fils naturel", de "Chatterton" et d' "Hernani", il faut placer "La dame aux camélias" et "Les corbeaux", mais aussi "Tête d'or" et "Le soulier de satin", "La reine morte" et "Le maître de Santiago", "Les justes" et "Les mains sales".....
(extrait de l'introduction du volume paru aux éditions "Armand Colin" en 1973)