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Critique de LoupAlunettes


L'ours contemplait les étoiles sur le toit, une étoile naissante parmi les étoiles. Au loin, il apercevait la cime des arbres qui bordaient la rivière, ces hauteurs là lui donnait des petits coups au coeur. Des petits marteaux qui tapaient doucement sur les cordes de ses souvenirs comme ceux d'un piano et le ramenaient à une mélodie toute autre que celle des grands spectacles. le piano abandonné de la forêt l'avait vu grandir, l'avait porté vers la musique et cette musique l'avait emporté loin, loin des siens. Les hommes n'en crurent pas leurs yeux et leurs oreilles en voyant se produire un ours prodige du piano. L'ours profita de chaque instant, de chaque note offerte, de chaque applaudissement rendu mais à présent, il était temps...
: "L'ours qui jouait du piano", l 'idée est originale. David Litchfield joue sur les contrastes et associe aux airs bonhommes et patauds d'un ours des forêts la grâce musicale. Une petite fée invisible s'est penchée sur ce...berceau (osons l'image), aux contacts répétés de cet ours et de ce piano naît un artiste virtuose. C'est la civilisation qui s'offre aussi à l'animal qui part faire carrière à Broadway la prestigieuse sur les conseils de touristes. le smoking est désormais de rigueur pour l'être sauvage qui dépasse ses rêves les plus fous devant le piano et réunit un public toujours plus conquis. Mais il est un public plus spécial encore qui vient à manquer avec le temps, la distance et c'est ici une allégorie sur la force des liens "humains" d'amitié ou de famille qui sont agités sous nos petites truffes d'ours aventureux.
Le blues dans l'âme et n'y tenant plus, l'ours pianiste court rejoindre sa forêt voir si ses amis ne l'ont pas oublié comme lui semble se sentir coupable de l'avoir fait. L'image de l'ours courant à quatre pattes en smoking est assez éloquente du plaisir spontané que ressent le personnage à revenir à sa vraie maison. Et si l'ours pensait qu'on lui tiendrait rancune de ses envies d'aventures, il n'en est rien.
Il y a d'autres contrastes notables et charmants, plus esthétiques. Les personnages semblent fait en deux dimensions et les décors d'aplats d'une part. Pourtant, l'intrigue et le travail de David Litchfield vont apporter une douce profondeur à l'ensemble. Il perce les bois d'une lumière intense qui, à l'identique de projecteurs, circonscrit une zone de spectacle dès le départ sur la clairière.
La suite de l'aventure en Amérique est paré d'un découpage visuel cinématographique très chouette. Une note de grâce ajoutée, plaisir des yeux en tout cas. Reste l'essentiel de cette histoire avant la quatrième de couverture finale. Ce n'est plus un ours en smoking mais le héros retrouvant son ami, la griffe sur l'épaule. Ils donnent presque l'impression de s'adonner à un salut avant le baisser de rideau. En tout cas, pouvons-nous tenter de l'imaginer. L'instant est magique.
L'histoire de cet ours pianiste fera son chemin dans l'imaginaire avec autant de merveille que d'imaginer un éléphant jouant du violoncelle ou interprétant un beau blues au saxophone. Tout est dit. Il n'y a plus qu'à découvrir.
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