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Critique de michelekastner



Trois personnages principaux se croisent dans ce roman contemporain aux nombreux questionnements sur la société turque, le poids des traditions, sa culture, le combat des femmes, des minorités, ses multiples contradictions, apportant des éclaircissements au lecteur étranger, mais ouvrant également le débat pour les lecteurs turcs.
Meryem, orpheline de mère, élevée par sa tante, est violée par son oncle, cheikh du village. Horrifiée, elle refuse de délivrer le nom du coupable et son destin est scellé, elle doit disparaître, comme la plupart de ces filles "souillées" qui vivent dans des villages reculés où l'obscurantisme a sévit.
Son cousin Djemal termine son service militaire qu'il a effectué dans les montagnes du-Sud-Est de la Turquie face aux partisans du PKK, il revient hagard de ces deux années de combat qui l'ont opposé à son ancien compagnon d'enfance. C'est lui qui est chargé d'emmener Meryem. le sens de cette justice lui échappe, mais il a appris à obéir à son père, dignitaire religieux.
Irfan Kurudal est est un professeur d'université renommé, malgré les dénonciations de plagiat. Il est issu de la classe sociale pauvre, mais a réussi à se hisser dans la haute société, grâce à ses études et au satut social de sa femme. Lassé par sa vie luxueuse mais monotone, taraudé par des angoisses existentielles et des insomnies récurrentes, il décide de larguer les amarres et de prendre la mer, trente ans après son ami Hidayet.
Les différences culturelles entre la campagne et la ville sont énormes, mais à Ankara et Istanbul se battent aussi des minorités pour leur reconnaissance et leur liberté. Engagé dans le combat pour les Droits de l'Homme, l'auteur plaide pour la tolérance religieuse, les droits de la femme. Pour lui, le port du voile n'est qu'une manifestation supplémentaire contre le pouvoir établi. Trop souvent, au nom de l'Islam, qui est une religion tolérante, le pouvoir politique et religieux a détourné le sens des versets du Coran et brouillé les esprits pour faire oublier qu'ils délivrent un message de paix et de non-violence. L'ignorance, avant tout, est la grande fautive des excès et contamine tous les milieux, il fustige ainsi l'inculture de la société toute entière, y compris celle des classes aisées.
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