AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de PhilippeCastellain


‘'Qu'elle était verte ma vallée'' est une oeuvre majeure de la littérature européenne. Elle n'est souvent pas reconnue à ce niveau, ce qui est dommage. Il est facile de faire le parallèle avec ‘'Germinal'', puisque les deux se déroulent dans les mines de charbon. ‘'Nord et sud'' peignait le début de la société industrielle, ‘'Germinal'' sa jeunesse et ses années de lutte, et ‘'Qu'elle était verte ma vallée'' sa maturité.

Nous écoutons donc Huw Morgan, petit dernier d'une nombreuse famille de mineurs, nous raconter son enfance et sa jeunesse dans les collines du pays de Galle, entre le village et ses nombreuses affaires, la nature toute proche, et la mine, centre névralgique de leurs vies à tous…

Les ouvriers ont réussi, à force de combat et d'opiniâtreté, à se construire un monde meilleur. Un monde où leur labeur leur permet de nourrir leur famille, de se chauffer, d'envoyer leurs enfants à l'école. Un monde heureux. Un monde soudé, fort, uni dans l'adversité – au point que ses membres peuvent se permettre de faire justice eux-mêmes. Ils peuvent envisager l'avenir sereinement, et non seulement le leur mais celui de leurs descendants. C'est un monde rude encore. Ladite justice y est expéditive et définitive. Les bagarres peuvent être dures. Une femme n'a guère de choix quant à son avenir, et une escapade nocturne peut déclencher une guerre entre deux villages. La religion reste le pilier de la société même si, conformément à la tradition anglaise, des dissidences se forment au moindre conflit.

Mais c'est un monde dans lequel déjà fermentent de profondes transformations. Déjà le narrateur, Huw, s'insurge de voir l'Angleterre essayer d'effacer la culture galloise, et bannir sa langue des écoles. Déjà sa soeur, Angaharad, préfère affronter l'opinion publique que se résigner à son destin. Les anciens mineurs meurent. La vallée meurt. Bientôt, ce sera le tour des mines elles-mêmes. Tout ce que ces hommes ont construit, tout le bonheur qu'ils ont chèrement arraché par leur labeur et leurs luttes sociales, tout cela sera perdu. le charbon sera remplacé. Les hommes aussi.
Commenter  J’apprécie          490



Ont apprécié cette critique (45)voir plus




{* *}