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Critique de gruz


Que diriez-vous de visiter la Comédie-Française de fond en comble ? Qui plus est celle de 1789. Sauf que pour avoir ce privilège, il faudra accepter d'y rester enfermé toute une nuit. En charmante compagnie, avec la troupe et les employés. Oh, et avec un meurtrier en pleine activité aussi…

C'est donc à vos risques et périls que vous vous plongerez durant quelques centaines de pages dans ce huis clos historique, la visite se faisant sous l'assistance et l'escorte du sémillant Gabriel Joly. le journaliste devient fin limier pour renifler les moindres recoins de l'endroit mais aussi les âmes des gens de la balle.

La scène où se jouent les pièces les plus illustres va servir de théâtre aux faux-semblants, cachotteries et autres mensonges.

Le troisième roman de la série des enquête de Gabriel Joly se veut différent dans son approche, moins aventurier. Après une mise en place un peu longuette à mon goût, le temps de raconter le contexte historique (la rédaction de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen) et rappeler où en sont les protagonistes, le récit débute vraiment lorsque les clés des portes du théâtre en ferment les serrures.

Nous avons beau nous retrouver durant la révolutionnaire fin du XVIIIème siècle, cette histoire et surtout sa manière de la raconter est clairement un hommage à des oeuvres futures d'une grande dame du crime. Gabriel Joly n'a rien de son physique ni de son âge, mais le jeune homme se transforme pourtant en une sorte d'Hercule Poirot.

Pour démasquer L'assassin de la rue Voltaire, le journaliste enquête, consulte et confronte, à la manière de. Au bal masqué des tartuffes, il met toute sa vélocité mentale au service de la vérité.

Et c'est là que le roman prend toute son ampleur. Il n'est pas souvent l'occasion de parcourir des lieux si illustres, à la suite de personnes qui le sont tout autant. le contexte rend l'ambiance spécifique, et la mise en scène soignée achève de plonger le lecteur dans l'ambiance.

En vers et contre tous, Gabriel Joly fera tout pour arrêter le coupable de cette tragédie.

Loevenbruck a fignolé les échanges entre les personnages, à coups de répliques et tirades proprement jouissives. Et de courses-poursuites aussi, le long des coursives et des passages cachés de cet endroit mythique.

Le tout, dans un contexte historique finement détaillé et une écriture joliment surannée. Tout pour s'immerger dans le temps et dans les coulisses d'une période illustre qui a forgé ce que nous sommes aujourd'hui.

Jetez-vous à la poursuite de L'assassin de la rue Voltaire. C'est une expérience d'immersion garantie, lors d'un pan de l'Histoire de France, aux cotés de personnages incarnés.

Henri Loevenbruck en bon dramaturge nous plonge dans un huis clos atypique, dont il n'est pas aisé de deviner le noeud d'une intrigue faite de surprises et de chausse-trappes, tout autant que d'échanges où il fait preuve de sa verve désormais légendaire.
Lien : https://gruznamur.com/2021/1..
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