Chez les jésuites, on éduque la volonté. Le but est de vous amener à aller au bout de vous-même, de vous pousser à utiliser le meilleur, le maximum de vos possibilités, en tenant compte du fait que tous n'ont pas les mêmes qualités et dons. Le but est de mettre tous les individus en valeur, de les amaner à s'épanouir chacun à son niveau. D'aider chacun à prendre conscience qu'il s'agit d'un devoir envers soi-même et les autres d'utiliser au mieux ses potentialités personnelles.
Le bateau, la vie en mer sont les révélateurs des ces potentialités enfouies.
Michel ne va pas user sa patience avec le cas qui ne lui semble pas mériter. " Fous le camp ! " dit-il au gosse de riche qui persiste à se comporter comme un enfant gâté.
Mais je l'ai vu parler longuement, avec douceur, à une jeune femme qui avait mis sa main dans la sienne. Et Aurélie se souvient de Bruno : " Avec Bruno, Michel a été génial, il l'a pris sous son aile, c'était la mère avec l'oisillon qu'elle pousse à sortir du nid. Il lui a beaucoup parlé, il l'a vu s'ouvrir et s'épanouir pendant la traversée.
" Aimez vous les uns les autres, avec çà vous faites le tour du monde "
" Les gosses... "
Toute la tendresse de Michel pour les enfants perdus est dans ce mot. Il désigne ainsi les très jeunes et les un peu plus vieux que la vie à bousculés. Ils n'ont pas pu grandir sans faire de bêtises. Il n'ont plus leur place dans la société. Ils sont en marge, ils conjurent leur souffrance par la rébellion et les actes de délinquance qui les font exister.