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Critique de Gruizzli


Ce roman est curieusement un pendant du chef-d'oeuvre Martin Eden de l'auteur, avec une façon de procéder que Jack London mettra souvent en oeuvre : il représente l'inverse de ce que l'on aura dans son autre livre. Martin Eden est l'inverse de Radieuse Aurore : Radieuse Aurore devient riche et cherche l'amour, Martin Eden est amoureux et cherche la richesse; Radieuse Aurore sera sauvé par l'amour, Martin Eden sera condamné; Radieuse Aurore se détachera du monde pour vivre heureux, Martin Eden restera dedans et subira le malheur. Les deux livres semblent opposés sur de nombreux points, chacun offrant une image différente de cet homme fort (au sens physique du terme), investi, dynamique et volontaire. Dans les deux cas, ils se perdront dans leurs quêtes, et si Martin Eden connaitra une fin inéluctable par la nature même de l'humanité qui l'entoure, Radieuse Aurore s'en sortira en s'émancipant de la société et en acceptant pleinement de vivre son amour loin de la folie des hommes.
J'ai peut-être une analyse biaisée, mais de savoir que le deux livres sont écris à moins d'un an d'intervalles, que les deux protagonistes présentent beaucoup de points communs et que l'histoire emprunte les mêmes éléments mais dans le sens inverse, c'est amusant à noter. Et à la lumière de tout ceci, le livre prend un sens nouveau. Pour un peu, je dirais que ce livre est une catharsis pour Jack London, comme s'il sortait de Martin Eden en voulant faire un livre plus optimiste, et livre ici un double de son personnage, mais qui finit bien.
En ce sens, le livre est assez optimiste dans sa globalité, même si la critique envers l'humain et sa société est encore bien présente. On sent toute la charge que Jack London envoie contre les financiers, le monde capitaliste qu'il connait et les déroulements des premières crises financières qu'il aura vécu de plein fouet. Mais cela ne sera qu'une façon de permettre à l'humain de renaitre, de se remettre en avant et de trouver sa vraie place. Jack London nous livre sa vision de l'humain, et surtout celle qui prévaut selon lui. le personnage central de son oeuvre est ici un vainqueur, finissant par trouver son compte dans un monde qui n'est pas fait pour lui.

J'aime la façon dont Jack London parle de la nature humaine et de son côté trop ou pas assez. Peut-être simplement parce que j'ai l'impression de ressentir plus facilement cette nature, toujours est-il que j'ai un attachement à ses personnages et à ses développements. Ici, Radieuse Aurore est un gars que j'ai aimé suivre, dont la vie m'a intéressée tout autant que j'ai apprécié ce que l'auteur développait autour. Au final, je trouve le roman moins impactant que son prédécesseur, mais plus rafraichissant, plus distrayant. Une sorte de parenthèse plus heureuse, comme si la machine intellectuelle qui avait produit Martin Eden avait eu besoin de finir le plein de carburant et le vidait dans une histoire qui remonte le moral. On en ressort avec une image heureuse et pour ma part ça me suffit !
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