«
Radieuse Aurore est le plus désillusioné des romans de London. […] à ranger […] à la même altitude que
Martin Eden » peut-on lire sur le 4ème de couverture.
Voilà de quoi attirer l'oeil de l'écrivain torturé que je suis – et de réveiller l'éternel adorateur de
Martin Eden (dont le sommeil est plutôt léger).
Là où
Martin Eden cumule 4.48 pour 7395 avis sur Babelio,
Radieuse Aurore en fait 4.34 pour 181 avis. C'est un peu un roman de puriste, quoi. Parfait.
Radieuse Aurore, à l'image de l'écrivain, est un garçon affamé de vie. C'est une force de la nature bâtie par le Grand Nord et son sobriquet lui vient du Klondike, lorsqu'il tirait ses compagnons du lit dès l'aube pour leur scander à quel point l'aurore était belle.
Radieuse Aurore est un joueur au grand coeur. En tant que chercheur d'or, il n'hésite pas à miser tout ce qu'il possède sur une partie de poker, ni à braver l'Arctique et la mort pour remporter un défi qu'il s'est lui-même lancé.
Radieuse Aurore est aussi généreux et, comme ceux du Klondike, droit. Mais lorsqu'il finit par amasser une modeste fortune, attiré par le jeu ambitieux de la finance, il décide de rentrer au pays.
Ainsi s'achève la première partie du livre, découpée en deux dont la seconde suit.
À San Francisco,
Radieuse Aurore se confronte aux financiers, prêts à devenir un ami pour plumer un rookie. Ici, les règles du jeu sont différentes et moins civilisées que dans les terres sauvages.
L'auteur de la préface ne s'y trompera pas en disant que le livre fait écho à
Martin Eden : c'est la rencontre d'une femme qui amorce, chez les deux personnages, un grand changement. Eux deux sont des gens incultes cherchant à s'élever dans la société (même si, chez
Radieuse Aurore, c'est par amour du jeu, quand
Martin Eden le fait par amour d'une femme).
Toutefois, le livre m'a laissé une certaine déception : la fin me semble assez incroyable et j'ai eu du mal à me projeter dans la première partie du récit (et la seconde ne m'a pas plus fasciné pour autant).
Néanmoins, les thèmes chers au coeur de London y sont présents, et la résolution comporte une belle morale teintée d'espoir. Tout ces éléments faisant écho au grand homme que fut l'écrivain, je suis content d'avoir lu
Radieuse Aurore, et le relirais peut-être.
Mais
Radieuse Aurore, le plus désillusioné des romans de
Jack London ? J'ai quand même des doutes.
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