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Critique de 5Arabella


C'est une oeuvre de jeunesse de Lope de Vega, elle a sans doute été écrite entre 1585 et 1588. Elle est en tous les cas mentionnée dans un acte notarié de 1588, dans lequel un directeur de troupe, Gaspar de Porres, autorisait un de ses confrères à représenter cette pièce. En effet, à l'époque, les auteurs comme Lope de Vega, vendaient leurs pièces à des troupes, qui en devenaient propriétaires. Elle ne paraîtra pour la première fois qu'en 1609, dans le volume deux des Comedias.

Elle est divisée en trois journées. Dans la première, nous découvrons cette fameuse foire de Madrid, qui se tenait du 21 au 29 septembre. Des exemptions fiscales provoquent une forte activité commerciale, dont profitaient des marchands installés en ville, mais aussi tout ceux qui venaient à l'occasion écouler leur marchandise, dont un certain nombre de Français, qui n'avaient pas forcément bonne presse. Rappelons qu'à l'époque l'Espagne était un pays riche, et attirait des étrangers espérant en tirer un peu profit, dont un certain nombre de Français. Cette première partie décrit un peu tout cela, d'une manière pittoresque et animée, de nombreux personnages entrent en scène à tour de rôle. Ce qui intéresse les hommes, ce sont surtout les possibilités de faire des rencontres avec des dames. La tradition était qu'ils leur offrent des cadeaux, achetés dans les boutiques ou échoppes, en espérant faire connaissance, et éventuellement plus. Un aspect piquant de l'affaire est que ces dames sont voilées, et que les galants n'entraperçoivent qu'un regard, une main, si elle n'est pas gantée, une silhouette. L'un des jeux de séduction va donc consister à essayer de voir un peu plus, par exemple lorsque ces dames essaient un des cadeaux. Trois femmes apparaissent tour à tour, et trois jeux de séduction s'engagent. D'abord Eufrasia qui se fait courtiser par son mari, qui au quotidien se montre avaricieux, jaloux et pénible, et qui en profite pour se faire offrir un maximum de présents, et pour le remettre à sa place.Ensuite la malhonnête Eugenia qui berne ses soupirants, enfin Violante, dont la mari la délaisse pour Eugenia, et qui rencontre le charmant Leandro. Cette dernière intrigue va occuper la place centrale dans les deux journées suivantes.

Violante et Leandro vont tomber amoureux, et vont essayer de berner, le mari, Patricio, pour pouvoir se rencontrer. Mais Leandro, qui a rencontré Patricio sous un faux nom, le prend pour confident de ses amours avec Violante, permettant ainsi au mari de déjouer leurs projets. Intrigue reprise d'un conte de Straparola, que Molière reprendra à son tour dans l'Ecole des femmes. Je ne vais pas raconter la fin, assez invraisemblable, mais qui permet à la Comedia de se terminer bien (sauf pour Patricio, mais le personnage n'est pas très sympathique).

C'est une pièce vive, dont l'intérêt principal est une description assez réaliste de la vie de l'époque, avec tous les personnages de la foire, qui sont sans doute plus des types que des portraits psychologiques fouillés. C'est assez plaisant à suivre, très varié, avec les nombreux protagonistes qui apparaissent tour à tour.
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