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Critique de clefran45


"Fief" ou comment une bande de jeunes tourne en rond sur un territoire dont les frontières sont désignées par les classes sociales, ne s'autorise pas à les dépasser si ce n'est à coup de "shooters", de pétards fumés à longueur de journée. Fief, c'est un récit que l'on peut approcher avec un regard sociologique, et c'est une richesse si l'on se donne la peine d'y entrer, du moins si on en a envie. Car c'est un Fief l'auteur nous a prévenu, on ne peut pas dire. Il y a des codes sociaux, un langage du corps et de l'esprit, une logique de l'espace. Les jeunes s'ennuient et remplissent le temps comme ils peuvent, les cartes, la fumette, les joutes verbales, le désenchantement, les rêves inaccessibles..Jonas raconte et puis il boxe.
Les gamins de ce territoire ont peur en réalité d'en sortir, et David Lopez explore leur ennui, le désoeuvrement. Ils sont touchant ces mômes à travers l'écriture de David Lopez. Il y a de sacrés moments d'humour, Candide expliqué à coup de "wesh", la dictée qui vient creuser les écarts entre ceux qui étudient et ont une perspective d'un ailleurs et ceux qui se sentent enfermés dans leurs manque d'un ailleurs..car comme l'explique Lahuiss, c'est en étant curieux qu'on apprend, en vivant autre chose et en découvrant d'autres territoires qu'on grandit.
Lahuiss (çui-là?) Ixe, untel...des noms qui désignent tout le monde et personne..des noms de gamins qui n'ont que peu de perspectives..
David Lopez a le talent incroyable de rendre ce quotidien répétitif très vivant grâce au langage, grâce à la vibration des mots. Un grand bravo.
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