Aline s’éveilla en sursaut, se redressant brusquement dans son lit, le visage couvert de sueur et le cœur battant à tout rompre. Elle peinait à reprendre son souffle et resta quelques instants immobile, hagarde. Les yeux grands ouverts et remplis de ces terreurs nocturnes qui avaient recommencé à peupler systématiquement toutes ses nuits depuis quelques semaines.
Elle savait. Elle connaissait ce mal dont lui avait parlé la vieille femme, ce corps étranger qui s’installait au creux du ventre pour vous torturer sans fin à coup de remords et de culpabilité, et qui ne cessait de devenir plus gros, plus imposant jusqu’à occuper toutes vos pensées, jusqu’à s’imposer à chaque seconde de chaque journée.