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Critique de Kergelen


Dominique Loreau semble surfer sur le concept de minimalisme et de le transformer en "l'art de" (ne pas) faire tout un tas de choses.

L'art de manger peu pourrait être une réflexion intéressante à bien des points de vue, mais il y a des limites à ne pas franchir, y compris dans le minimalisme. Ce livre est détestable pour plusieurs raisons.

L'auteure valorise à plusieurs reprises des japonaises de 40 kilos dont l'art de manger peu serait un exemple à suivre. A quel moment peut-on penser que 40 kilos est un poids normal pour une femme adulte ?

Il y a tout au long des pages une façon de dire que manger peu, c'est se délivrer de l'obsession de la nourriture, alors que tout le livre n'est qu'une succession de trucs obsessionnels pour ne manger que très peu, voire insuffisamment, de l'absence de féculents et de sucres à la taille de la vaisselle. Et tout ça sur l'idée de base selon laquelle moins on mange et plus l'estomac rétrécit. Et donc moins on a besoin de manger.

Dominique Loreau ne semble pas gênée par la contradiction entre l'affirmation au début du livre selon laquelle chacun.e est libre de décider de son propre régime, et toutes les pages qui suivent dans lesquelles les références et les affirmations conduisent à induire un comportement alimentaire (manger peu) pour éviter d'être en surpoids. Parce qu'être en surpoids, c'est ne penser qu'à la nourriture, et ça, c'est mal.

A aucun moment n'est posée la question des valeurs morales véhiculées à propos de cette "minceur" idéale, qui ressemble à un ascétisme ou une privation volontaire, parce que la "minceur" serait assimilée à la légèreté et à la joie. Quand le surpoids serait assimilé au fait de manger trop, à la surconsommation, à une forme d'inconscience de soi.

Sous couvert de préceptes et de conseils pour se sentir mieux dans son corps, le minimalisme appliqué à la nourriture se rapproche dangereusement d'une spiritualité new age stigmatisante, où il est moins question de "créer son propre régime" que de s'astreindre à la privation.



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