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Critique de alouett


« 1938. Jacques est ouvrier aux chantiers maritimes de Bordeaux Bacalan. Progressivement, avec la guerre en perspective, il voit le monde du travail se durcir et les acquis du Front Populaire être remis en cause… Il continue toutefois à profiter pleinement de ses moments de liberté, avec son frère Marceau, et ses copains des Auberges de Jeunesse. Mais bientôt, avec la grande débâcle de juin 1940, Bordeaux va apprendre à marcher au pas de l'oie » (Quatrième de couverture).

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Initialement, il n'était pas prévu que Bruno Loth donne une suite à Apprenti. En effet, l'auteur explique dans les bonus d'album que son père ne souhaitait pas revenir sur cette période de sa vie puisqu'il y associe nombre de souvenirs douloureux. Pourtant, le travail de mémoire qu'avait réalisé Jacques Loth à l'occasion d'Apprenti semble l'avoir préparé à cette idée de partager d'autres souvenirs.

Ainsi, ce premier tome d'Ouvrier prolonge le témoignage du père de Bruno Loth. Nous l'avions laissé apprenti en 1937 sur le chantier naval de Bordeaux, nous le retrouvons ouvrier un an plus dans ce nouveau volume contenant ses Mémoires.

Le rythme de l'album prend le temps de s'installer. Ainsi, il lui faudra une trentaine de pages pour traiter la période couvrant l'année 1938 et une bonne partie de 1939 (jusqu'au 1er septembre 1939). Cette période précédant celle de l'occupation se consacre au quotidien de Jacques Loth, partagé entre le chantier naval, les moments passés en famille ou avec des amis. Ce long passage préalable à l'occupation souffre d'une narration saccadée : le fait est que le lecteur doit de nouveau s'habituer aux différents protagonistes en même temps qu'il prend connaissance de nouveaux souvenirs de l'époque (week-end en famille, congés payés employés à partir en vacances avec des amis…). On passe rarement plus de trois pages sur un même événement. Cette longue introduction pourrait se résumer à une succession d'anecdotes où l'on profite de nouveau de l'ambiance (nostalgique et joyeuse) que j'avais décrite sur Apprenti ; on pourra notamment profiter de quelques passages chantants (un chant scout, Maurice Chevalier…) auxquels Bruno Loth n'aura plus recourt par la suite.

Sitôt passée la date du 1er septembre 1940, le ton du récit devient plus grave mais la lecture gagne en fluidité. Deux raisons à cela : 1/ des temps consacré aux transitions entre les épisodes font leur apparition et 2/ le laps de temps qui s'écoule entre chaque souvenir est moins conséquent. le récit trouve ainsi sa cohérence et son unité. Il nous conduit ensuite sans difficulté jusqu'à la fin de ce premier volet consacré aux « Mémoires sous l'occupation ».

Tout comme dans Apprenti, on est une nouvelle fois sensible à la présence d'éléments historiques connus (comme l'exode des Espagnols sous Franco, l'arrivée des troupes allemandes en juin 1940…) et sur lesquels l'auteur prend le temps de s'arrêter si besoin. Ces éléments narratifs aident le lecteur à se situer dans le temps. Enfin, l'ambiance graphique fait la part belle aux gris/blancs avec quelques touches récurrentes de couleurs pour rehausser et tonifier l'ensemble (...).
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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