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Critique de Cath36


Quoi de plus divin que d'entendre parler de divan confortablement installée dans son canapé ? Mais je plaisante, le mot divan en turc désignant le siège du gouvernement ottoman.
Il n'empêche : suçotant mon crayon comme on fume un narguilhé, paressant au long des pages comme un stambouliote un soir d'été le long du Bosphore, je me suis prise à voyager au gré des humeurs de Pierre Loti, dans ce merveilleux style nonchalant à la fois mélancolique et descriptif qui vous orientalise petit à petit au fil de mots, et qui n'appartient qu'à lui. Ah la douceur d'Istanbul et ses langueurs ! Ce livre (journal tenu au cours de ses derniers séjours en Turquie) remplacerait presque ces indispensables guides de voyage sans âme qui dirige les pas, mais non point l' esprit.
D'autre part ce livre est intéressant aussi pour son aspect historique : quelques années avant la terrible bataille des Dardanelles, Loti a pressenti le terrible drame qui allait s'y jouer et prophétise la destruction de l'Empire ottoman tel qu'il l'aimait.. Apprécié du gouvernement turc il joua un rôle non négligeable en tant que négociateur ainsi que nous l'apprend l'intro du livre. Cependant son amour de la Turquie lui fait prendre parti envers et contre tout pour ce pays, ce qui le rend quelquefois fort injuste vis-à-vis des grecs (la "grécaille"!) et des divers massacres commis par les turcs qu'il excuse un peu vite : "nous ne pouvons comprendre ses effrois devant l'avenir ... et nous n'avons pas le droit de juger ce que nous appelons ses crimes". Un peu facile monsieur Loti ! Ce livre demeure toutefois une belle oeuvre littéraire et le témoignage intéressant d'un écrivain passionné.
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